mercredi 31 décembre 2014

Les souhaits du 31 et les résolutions du premier - et si 2015 est merdique ?


2015
Les circonstances vont possiblement être ordinaires, splendides ou merdiques.
Quoiqu’il en soit en 2015, Dieu est encore et plus que jamais à l’œuvre et il bougera puissamment.
Et si les cartes qui me sont données sont merdiques ?
C’est une vraie possibilité. Mais mon souhait c’est que l’on se fixe les yeux sur Jésus-Christ crucifié…. Et ressuscité, parce que c’est le PATTERN à suivre pour 2015.
J’explique…
Jésus-Christ est devenu le Dieu-crucifié. Assez risible pour un Dieu, n’est-ce pas ? Le paradoxe est le suivant : c’est précisément parce que Dieu fut mis à mort puis ressuscité que ceux qui ont cru en Dieu peuvent avoir la vie. La croix c’est la mort de la mort, la transmutation de l’ultime mal (la mort de Dieu) en l’ultime bien (le rachat de l’humanité par Dieu le Fils donnant sa vie pour l’humanité déchue).
La résolution de Jésus-Christ
« Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem. » (Luc 9 :51). Et ici Jérusalem est un euphémisme pour la croix, la croix étant un autre euphémisme pour la crucifixion. Mais Jésus savait qu’après était la résurrection.
Les saintes écritures révèlent que le salut fut pensé en Jésus-Christ « avant la fondation du monde ». « Avant la fondation du monde » ! C’est d’aussi loin que ça. Dieu n’est pas débouté par le mal. Les plantes sont à son image : là où règne la stérilité du béton finit toujours par voir percer le retour d’une plante, ainsi la gloire de Dieu perce le voile du péché. Sans dire que la chute de l’Eden devait arriver, le triomphe de la vie n’était pas optionnel parce que c’est ce que Dieu est : vie, lumière, grâce et rédemption.
Donc pour 2015, le bal a été lancé par Jésus-Christ. Les cartes que le Fils de Dieu a reçues sur Terre étaient assez poches. Rejeté par son peuple et crucifié ! Néanmoins l’exemple de la résurrection est le suivant : peu importe ce qui arrive, Dieu est souverain et peut utiliser toutes circonstances pour le bien. Le Dieu-homme fut mis à mort, mais s’en n’est pas resté là, car ce fut la mise à mort de la mort et le triomphe de la vie par sa résurrection qui entrainera la résurrection de tous ceux qui auront cru en lui.
À City Church, l’un des pasteurs aiment dire que ceux qui ont été le plus blessés par la vie sont, une fois qu’ils ont été transformés par la résurrection, les gens les plus utiles pour guider les autres vers la guérison.
Je pense aussi au film « Invincible » d’Angelina Jolie racontant l’histoire de Louis Zamperini. Ce que le film ne raconte pas, c’est qu’en 1949 Zamperini a donné sa vie au Christ et que ceci lui a donné la force de pardonner à ses gardiens japonais qui l’ont sévèrement torturés pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Sauver, racheter, transformer, expier, ressusciter – ce sont des actions qui découlent obligatoirement de qui Dieu est. Si tu as cru en Christ, alors suis l’exemple de ton Seigneur en cherchant à racheter toutes circonstances pour la gloire de Dieu.
Les choses vont possiblement être en apparence ordinaires, splendides ou merdiques. Quoiqu’il en soit pour 2015, Dieu est encore et plus que jamais à l’œuvre et il bouge puissamment. Tout le monde a l’opportunité de changer le mal en bien, c’est de savoir « ressusciter » les circonstances qui nous sont données. Ça nécessitera de l’humilité, de la foi, de la soumission et de la prière. Prenons la résolution de s’inscrire dans le mouvement de Dieu. Plutôt que de s’exclamer avec un « pourquoi » vengeur en remuant le poing vers le ciel, demandons « qu’es-tu entrain de faire ? » avec un cœur confiant que Dieu sait plus que toi ou moi, et bougeons avec lui, même si les circonstances sont faciles, pénibles ou insensés.
Finalement, la résurrection de Jésus-Christ n’est pas qu’un exemple moral mythique. Il est le seul chemin vers le Père. « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » … «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. »
Dieu manigance des choses en 2015.

Bonne année


Marc-André Caron
(Texte tiré partiellement et sévèrement modifié de mon partage lors de la fraction  du pain le dimanche 28 décembre 2014 à l’église évangélique de Chicoutimi)

dimanche 14 décembre 2014

Est-ce que Marie le savait? - le pourquoi de la joie de noël



Est-ce que Marie le savait?

C’est bientôt noël et il y a beaucoup de réjouissance autour de la naissance de Jésus. Pentatonix, un groupe du Texas, a repris l’hymne Mary Did You Know? et ça sonne assez fantastique. Alors je vous propose une brève explication sur le pourquoi des réjouissances autour de la naissance de Jésus.

La trame narrative de la Bible
La Bible dit de la création qu’elle était à l’origine « très bonne » (shalom -  entièreté, complétion, achèvement, bien-être, paix), mais que cet ordre établi fut vandalisé par la rébellion des humains envers Dieu tel que raconté dans la narration du fruit de l’Éden. Après coup, la création qui se devait être harmonieuse (Éden signifie « délice ») ne serait plus jamais la même.
Est-ce que les humains pourraient être réconciliés avec leur Créateur? Le monde connaitra-t-il la paix une fois encore? Comment Dieu allait-il manœuvrer pour que la création, son royaume, soit rachetée et redevienne « très bonne » comme elle devrait l’être?
Les tentatives successives des humains à honorer Dieu furent des échecs répétées. Comme rien n’a fait et que  l’antipathie de l’humanité envers Dieu ne faisait qu’augmenter, Dieu s’engagea lui-même, de façon inconditionnelle, à pourvoir à un moyen par lequel les humains pourraient être sauvés de leur péché. Dieu s’est engagé envers lui-même à rétablir l’ordre parfait pour lequel ce monde fut créé.
Le peuple par lequel Dieu se révélerait aux nations
Le peuple d’Israël a reçu de Dieu la promesse que « toutes les familles de la terre seraient bénies par sa descendance », que la maison royale d’Israël, la maison de David, aurait un règne « pour toujours assuré, un trône qui serait pour toujours affermi » et que Dieu leur donnerait une alliance nouvelle par lequel le royaume de Dieu sur Terre ne serait pas conditionnel à la bonne volonté de ses sujets. L’idée d’un jour futur où le royaume de Dieu sur Terre serait pleinement rétabli devint une grande composante des messages des prophètes du peuple d’Israël: 
Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,
Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel.
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit l'Éternel; Car je pardonnerai leur iniquité, Et je ne me souviendrai plus de leur péché.
Les attentes des Juifs du temps de Jésus
Les juifs, opprimés par les romains, maugréaient : les promesses de Dieu sont vides! Ce roi promis se fait attendre! Les plus fidèles patientaient avec espoir, sachant que leur Dieu répondrait au temps voulu.
L’évangéliste Luc commence sa bonne nouvelle par le récit de l’annonce de la naissance d’un enfant qui allait être « rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère » et qui « ramènerait plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ». Cet enfant allait s’appeler Jean-Baptiste et allait naitre d’une mère stérile et avancée en âge. Comme l’ange l’avait annoncé à son père, Élisabeth, la mère de Jean, tomba enceinte.
Au sixième mois de la grossesse d’Élisabeth, l’ange Gabriel se présenta à Marie.
L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.
L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.
Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?
L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois.
Car rien n'est impossible à Dieu.
Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.
Jean-Baptiste allait être un enfant spécial :  née d’une femme âgée et stérile avec un rôle de puissant de prophète. Mais Jésus allait devenir quelque chose d’autre! « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » et née d’une femme vierge. Il allait être le roi en qui tout l’espoir du peuple d’Israël était fixé! Il incarnait avant même sa naissance tout ce qu’attendait les Juifs!
Quand Marie visita Élisabeth, « dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant remua brusquement en elle et elle fut remplie du Saint-Esprit. Elle s'écria d'une voix forte: «Tu es bénie parmi les femmes et l'enfant que tu portes est béni. Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne vers moi? »
Marie, alors qu’elle réalisait que le petit garçon qu’elle portait était « plus que spécial », s’exclama :
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur,
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint,
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles.
Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide.
Il a secouru Israël, son serviteur, Et il s'est souvenu de sa miséricorde, -
Comme il l'avait dit à nos pères, -Envers Abraham et sa postérité pour toujours.
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle.
Je cite N.T. Wright sur l’hymne de Marie : « l’hymne de Marie est souvent appelé le Magnificat parce que c’est son premier mot en latin. C’est l’un des hymnes les plus célèbres du Christianisme. Il a été murmuré dans les monastères, chanté dans les cathédrales, récité dans des petite églises reculées à la lueur d’une chandelle, et mis en musique avec des trompettes et des timbales par Jean-Sébastien Bach. C’est l’évangile avant l’évangile, un cri de triomphe lumineux 30 semaines avant Bethlehem et 30 ans avant le Calvaire et la Pâques. Il s’accompagne de sauts, d’applaudissements et de cymbales. C’est entièrement à propos de Dieu, et c’est entièrement à propos de révolution. Et c’est entièrement à propos de Jésus - Jésus qui vient tout juste d’être conçu, mais pas encore née, mais qui a fait bondir le bébé d’Élisabeth de joie dans son sein et qui a rendu Marie fébrile d’excitation, d’espoir et de triomphe. » (N.T. Wright, Luke For Everyone, 14-16).
Jésus allait être un roi un peu différent de ce qui était attendu de lui
Quand Joseph et Marie se rendirent à Bethléhem pour se faire inscrire au recensement que César Auguste avait ordonné, Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie.
Le puissant Sauveur, ce roi Éternel eut pour palais une crèche. Il n’y a avait pas de place pour le Fils de Dieu. Et ce sera un peu l’histoire de sa vie. Il n’y aura jamais de place pour lui. Il sera rejeté par son peuple, lui qui pourtant venait pour être leur roi éternel et leur sauveur. Il sera même crucifié. Et l’évangile c’est précisément cela : le Fils de Dieu subit l’injustice la plus flagrante jamais commise : la crucifixion, et il rachète cette faute en faisant de cette ultime réjection de Dieu l’acte par lequel il porte sur lui-même le poids de la condamnation de l’humanité, la colère de Dieu étant déversé sur lui à la croix du calvaire.
Donc noël, c’est la venue du sauveur, c’est Dieu qui descend sur Terre pour se salir, pour nous tirer hors de notre trou de bouette.
Dieu est à l’ouvrage. Il ne laisse rien au hasard. Le monde n’est pas à la dérive. Tout converge selon son dessein. Noël, l’incarnation de Dieu, est une scène marquante dans le drame divin de l’humanité. En se souvenant de la naissance de Jésus, les chrétiens du monde ne sont pas nostalgiques, ils regardent plutôt vers l’avenir, vers le retour du roi. Et l’église de Dieu dise "viens Seigneur Jésus ». Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie, gratuitement.

Quelques nouvelles et requêtes de prière :
1) J’ai pratiquement terminé ma session, il ne me reste qu’un petit examen lundi. Mardi je m’envole vers Québec! Je serai au Québec du 16 décembre jusqu’au 4 janvier.
2) Je n’écrirai rien sur mon blogue pendant mes vacances de noël.
3) Requêtes de prière : (1) santé, (2) opportunités de témoignage pendant mon séjour au Québec, (3) que je puisse me recharger pour la session de printemps, (4) sécurité dans mes déplacements.

Merci beaucoup de me lire, de me supporter et de m’écrire. Il n’y a pas un jour que je ne suis pas reconnaissant envers Dieu pour vous tous qui me supportez et êtes derrière moi dans cette entreprise.

Joyeux Noël!!!Réjouissons-nous !!!!

Marc-André Caron

dimanche 7 décembre 2014

Mon plan de carrière : traduire la Bible en Québécois




La fois où j’ai réalisé que mes potes et moi on ne parlait pas en « Québécois »
Une de ces fois j’étais dans un événement d’évangélisation au Québec et j’écoutais la prédication d’un de mes potes (avec un public composé de non-croyants). Le message était très bon et très classique, néanmoins ce qui m’a frappé, c’est de réaliser l’énorme fossé épistémologique entre le chrétien et l’auditoire de non-croyants (excusez-moi l’expression... en bref l’épistémologie étant l’étude de « comment on sait quelque chose », un fossé épistémologique serait l’espace séparant deux personnes qui obtiennent leurs connaissances dans des endroits différents). Pour le chrétien, l’autorité de la Bible est incontestable et c’est sous le point de départ de l’autorité de Dieu véhiculée au travers des Écritures qu’il modèle sa vie. Il s’y soumet avec joie. L’auditeur contemporain a pour point de départ l’impossibilité de connaitre objectivement les vérités en dehors du monde physique. Il ne reconnait pas l’autorité de la Bible. Ainsi dans une présentation de l’évangile, l’exposition des Écritures est dans un genre d’impasse, un face à face avec la vision du monde postmoderne.
Mon plan de carrière
Il me semble qu’il y a à l’intérieur de moi deux modes de pensée qui sont en dialogue perpétuel. D’un côté, je suis un produit de mon époque, je pense instinctivement comme les jeunes québécois: les affirmations dogmatiques comme « connaitre le seul vrai Dieu » me troublent au plus haut point. Comment peux-tu prétendre savoir? Néanmoins pour une multitude d’autres raisons, le verbe vivant de Dieu vie puissamment en moi et je ne peux rien faire d’autre que me laisser porter par ses élans.
Si je pense à une carrière, ce serait de rencontrer les Québécois à mi-chemin avec l’évangile, dans un langage qu’ils peuvent comprendre. Donner aux Québécois une occasion honnête d’interagir avec l’évangile pour ce qu’elle est et pouvoir l’accepter ou la refuser en toute connaissance de cause.
Prêcher en français au Québec, mais ne pas être compris
Je suis convaincu que le Dieu trinitaire est la réponse à tous les désirs et les questionnements humains. Les enseignements de la Bible ne sont pas vrais parce qu’ils sont dans la Bible, mais ils sont dans la Bible parce qu’ils sont vrais. Néanmoins au Québec, nous sommes dans une culture où la Bible n’est pas la réponse, mais la question (et même une question assez marginale).
L’idée de « traduire la Bible en Québécois » connote l’idée d’être capable de communiquer le message aux non-croyants dans un langage qu’il leur est possible de comprendre et avec un point de départ sur lequel ils sont d’accord. Cette idée est poussée par une réalisation navrante: ce que l’on connait dans la culture populaire sur Jésus et sur Dieu est méprisable. La mémoire collective québécoise sur l’Église catholique est une autre raison de demeurer dans un vide religieux. Il y a aussi dans l’air plusieurs caricatures sur ce qu’est un chrétien et un genre de cynisme avec l’amalgame que l’on peut faire avec l’ignorantisme de certains mouvements et l’équation chrétien = droite religieuse dangereuse.
Avant même d’aborder la conversation sur Christ, il y a plusieurs barrières à la conversation. Par exemple, en parlant de péché, le chrétien aura en tête un concept intelligible et meublé d’une certaine façon, tandis que le contemporain aura en tête une idée reçue de ce qu’est le péché, par exemple « la masturbation rend sourd parce que c’est un péché » ou « les Pokémons c’est un péché ». Là où le chrétien croira détenir un point valide, le fossé de communication entre les positions conduira le contemporain à rejeter son message, sans nécessairement l’avoir considéré.
Je dirais que c’est peut-être même normal que l’évangile soit rejetée par les Québécois parce que le message est articulé d’une façon qui est à des années lumières de leur mode de pensée. Je le sais, parce que je pense pareil.  
Rencontrer les Québécois à mi-chemin
Ainsi, le chrétien est un peu pris entre l’arbre et l’écorce. D’un côté, il veut proclamer l’évangile du Christ, mais de l’autre côté lorsqu’il le fait il est accueilli par ses interlocuteurs avec des regards sceptiques comme si il ne parlait pas le même langage. Citer Jean 3:16 pour un chrétien c’est faire appel à la plus haute autorité, néanmoins quand un non-chrétien se fait citer Jean 3:16 ça ne lui évoque rien, sinon qu’une phrase dont la véracité demeure à être prouvée, ce qui n’aide pas la conversation à progresser.
Ce qui m’amène à la question suivante : comment le prédicateur contemporain doit-il engager son monde? Personnellement, il me semble que la conversation doit commencer sur une fondation commune, avec un vocabulaire commun et des questions communes, et de là progresser vers Christ, qui invariablement se présentera comme la réponse aux désirs profonds qui sont l’objet de chacun d’entre-nous. Le point de départ de la conversation doit changer. Le seul vrai point de départ à lequel je peux penser présentement, c’est que tous les humains sont... humains. Et dans le tissu de nos êtres, je crois que l’on retrouvera ces panneaux indicateurs qui convergent mystérieusement dans une certaine direction... vers Dieu.
Une autre avenue me semble être de dé-théologiser le vocabulaire des chrétiens. Parle de péché et tu vas te faire traiter de fou, mais parle de dysfonctions et tu auras peut-être une confession. Donc tu commences « plus loin » dans ta conversation évangélique, mais tu permets à ton interlocuteur de te comprendre et de construire des ponts. Et en se rencontrant à mi-chemin, la Bible se met éventuellement à faire du sens et son autorité est progressivement reconnue.
Quelqu’un de particulièrement talentueux pour faire ceci c’est Tim Keller.
Évidemment, il y a des choses qui ne changent pas...
« Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera. »
« Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
Donc être capable de prêcher pour être compris, ce serait un peu mon « objectif de carrière », si vous me permettez l’expression.

Si vous avez des idées sur le sujet, n’hésitez pas à m’écrire à <caron.marc.andre.bible@gmail.com>

(Non, je ne veux pas faire une nouvelle traduction de la Bible et non ces idées n’affectent pas la prédication à l’intérieur de l’assemblée, puisque la prémisse de la prédication en assemblée c’est que le peuple de Dieu se rassemble pour se soumettre communément à l’autorité des Écritures).


Quelques nouvelles et requêtes de prière
  • Il faisait 17 dehors dans les deux derniers jours. Mais même ici c’est inhabituel. Se promener en t-shirt dehors un 6 décembre, c’est quand même cool.
  • J’entame ma dernière semaine, ma semaine d’examen. Ensuite je serai au Québec du 16 décembre du 4 janvier.
  • Requêtes : (1) Que je puisse finir ma session fort, (2) ma santé (petit problème d’asthme qui se résorbe lentement), (3) le temps des fêtes et les opportunités qui se présenteront et (4) ministère d’évangélisation avec CCI. Nous avons eu un de bonnes conversations aujourd’hui dans un bloc habité par des gens qui sont en réhabilitation de problèmes de toxicomanie.
Merci beaucoup de me lire et de prier pour moi! J’ai bien hâte de vous voir à Saguenay durant le temps des fêtes.
Marc-André Caron

lundi 1 décembre 2014

Action de grâce À L’AMÉRICAINE dans l’Ouest du Texas




Je reviens de 4 jours de congé dans l’Ouest du Texas où j’ai été invité par un ami d’une amie de City Church à célébrer l’action de grâce avec sa famille dans l’Ouest du Texas.
Au Québec on prend volontiers la journée de congé de l’action de grâce, mais on ne le célèbre pas vraiment. Même si c’est une fête historiquement américaine, j’ai vraiment apprécié le concept et je n’hésiterais pas à l’importer chez moi dans le futur.
Tout ce que j’ai, tout ce que je suis, c’est pas la grâce. Que la gloire soit rendue à Dieu « en qui toutes choses tirent le mouvement et l’être ».
L’action de grâce aux États-Unis c’est la fête où les gens voyagent le plus. Où j’étais, les élèves du primaire/secondaire avaient 3 jours de congé. Au séminaire, nous avions la semaine de lecture « en congé » suivie d’une semaine complète de congé pour l’action de grâce. La plupart des étudiants ont pris l’avion pour retourner dans leur famille, ce qu’ils ne feront pas nécessairement pour noël.
L’idée même de l’action de grâce, s’assembler en famille pour reconnaitre la bonté de Dieu manifestée au travers des choses normales du quotidien (ce que l’on croit gagner nous-mêmes), est une pratique rafraichissante et qui centre sur l’essentiel. Évidemment tout ça perd de son sens si le lendemain on se précipite en sauvage au Black Friday pour une bébelle, mais c’est une autre discussion.
L’Ouest du Texas
Paysage typiquement de l'Ouest du Texas
Mon temps dans l’Ouest du Texas fut vraiment fantastique. J’ai pu expérimenter le Texas des grands espaces : tirer du gun, voir des centaines de vaches, voler en avion, voir des éoliennes à perte de vue, des champs de coton, voir des derricks (les tours soutenant le dispositif de forage d'un puits de pétrole) dans des champs le long d’une route, faire de la motocross, manger de la dinde jusqu’à l’explosion, voir une partie de football secondaire dans un stade avec 5,000 personnes, et rencontrer des gens fantastiques au cœur gros comme ce n’est pas possible. Des temps de communion fraternels avec des frères/sœurs précieux. Gloire à Dieu.
Elles sont suspicieuses

Un lac produit par un barrage. Un silence total à des km à la ronde.
J’ai pu enseigner à l’école du dimanche pour les enfants de l’assemblé là-bas. C’était une première pour moi (mon expérience est au niveau des ados).
Laura Gagné et moi!
Laura Gagné, avec qui j’ai grandi à Saguenay, était aussi là-bas! Elle avait été invité à enregistrer des hymnes pour enfants. Donc on a célébré l’action de grâce ensemble avec nos amis communs! Le monde est petit des fois n’est-ce pas!? 
Écoutez "De la lune à ton balcon" de Laura! Ces textes portent à réflexion et sont remplies d'une sensibilité poignante.




Une partie de football niveau secondaire
Le truc dans lequel l'une des équipes entrait sur le terrain
Vendredi j’ai pu assisté à une partie de football niveau secondaire. C’était incroyable. Je croyais que les Québécois aimaient le hockey, mais ce n’est rien à côté de l’amour du football des Texans. Nous étions dans une ville de 18,000 personnes avec le stade de football secondaire suivant : 5,000 places, gazon synthétique flambant neuf, une salle des médias avec un ascenseur, billet à 10$. La ville n’avait même pas de trottoirs à certains endroits, mais le stade était parfait!
Certains parents vont même garder leur garçon un an de plus à la maison avant de l’envoyer à la maternelle afin qu’il soit plus gros/fort/rapide à sa dernière saison de football.
Le show est non-stop. Il devait y avoir quelque chose comme 50 cheerleaders. À la mi-temps, les deux écoles ont présenté leurs fanfares avec des numéros vraiment classe. 

 


Les résultats des matchs vont être commentés dans les journaux locaux et certaines parties sont mêmes diffusées sur les réseaux de sports télévisées. Donc toutes les idées que nous avons reçues des émissions américaines sur les corps-arrières sont vrais. Il s’agit vraiment de vedettes parmi leurs pairs de l’école secondaire.






Un gros 4 jours d’activités sociales
J’ai été chez mes nouveaux amis de mercredi jusqu’à dimanche, et dimanche soir j’ai soupé avec des amis de City Church qui ont pour ami des missionnaires américains qui ont travaillé dans le passé en France et qui sont désormais à Parole de Vie (Sherbrooke) et qui connaissent un paquet de mes propres amis! Le monde est encore plus petit! C’est ahurissant!
Les Gorrell, ma famille City Church et moi!
Requêtes de prières
1.      Il me reste deux semaines d’école (un travail et deux examens). Discipline, excellence, apprentissage, joie, croissance spirituelle.
2.      Ministère d’évangélisation avec CCI
3.      Mon temps au Saguenay du 16 décembre au 4 janvier.
Merci de me supporter, de prier pour moi et de me lire. Dans les épitres du Nouveau Testament, dans leur langage typique du premier siècle, les apôtres réfèrent aux croyants des différentes églises par des noms un peu étranges pour nous au 21e siècle : « bien-aimés » et « frères et sœurs ». J’ai le privilège de vivre la réalité concrète de ses liens forts qui nous unies de par toutes les façons dont vous me bénissez et je rend grâce à Dieu de votre attachement à lui manifesté en votre support envers moi. Je le remercie de votre engagement et je prie pour vous puissiez être uni les uns aux autres par ce lien indivisible que nous avons en Jésus-Christ.
Marc-André Caron