Écrit par un pasteur évangélique (jeune, notons-le), ce blog regroupe de la théologie, des études bibliques, des réflexions, des projets et des nouvelles. De 2014 à 2017, les billets furent écrits durant mon séjour à Dallas, lorsque j'étais séminariste.
Les circonstances
vont possiblement être ordinaires, splendides ou merdiques.
Quoiqu’il en
soit en 2015, Dieu est encore et plus que jamais à l’œuvre et il bougera
puissamment.
Et
si les cartes qui me sont données sont merdiques ?
C’est
une vraie possibilité. Mais mon souhait c’est que l’on se fixe les yeux sur
Jésus-Christ crucifié…. Et ressuscité, parce que c’est le PATTERN à suivre pour
2015.
J’explique…
Jésus-Christ
est devenu le Dieu-crucifié. Assez risible pour un Dieu, n’est-ce pas ? Le
paradoxe est le suivant : c’est précisément parce que Dieu fut mis à mort
puis ressuscité que ceux qui ont cru en Dieu peuvent avoir la vie. La croix c’est
la mort de la mort, la transmutation de l’ultime mal (la mort de Dieu) en l’ultime
bien (le rachat de l’humanité par Dieu le Fils donnant sa vie pour l’humanité
déchue).
La résolution de Jésus-Christ
« Lorsque
le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem.»
(Luc 9 :51). Et ici Jérusalem est un euphémisme pour la croix, la croix
étant un autre euphémisme pour la crucifixion. Mais Jésus savait qu’après était
la résurrection.
Les
saintes écritures révèlent que le salut fut pensé en Jésus-Christ « avant la fondation du monde ». « Avant la fondation du monde » !
C’est d’aussi loin que ça. Dieu n’est pas débouté par le mal. Les plantes sont
à son image : là où règne la stérilité du béton finit toujours par voir
percer le retour d’une plante, ainsi la gloire de Dieu perce le voile du péché.
Sans dire que la chute de l’Eden devait arriver, le triomphe de la vie n’était
pas optionnel parce que c’est ce que Dieu est : vie, lumière, grâce et
rédemption.
Donc
pour 2015, le bal a été lancé par Jésus-Christ. Les cartes que le Fils de Dieu
a reçues sur Terre étaient assez poches. Rejeté par son peuple et crucifié !
Néanmoins l’exemple de la résurrection est le suivant : peu importe ce qui
arrive, Dieu est souverain et peut utiliser toutes circonstances pour le bien. Le
Dieu-homme fut mis à mort, mais s’en n’est pas resté là, car ce fut la mise à
mort de la mort et le triomphe de la vie par sa résurrection qui entrainera la
résurrection de tous ceux qui auront cru en lui.
À
City Church, l’un des pasteurs aiment
dire que ceux qui ont été le plus blessés par la vie sont, une fois qu’ils ont
été transformés par la résurrection, les gens les plus utiles pour guider les
autres vers la guérison.
Je
pense aussi au film « Invincible » d’Angelina Jolie racontant l’histoire de
Louis Zamperini. Ce que le film ne raconte pas, c’est qu’en 1949 Zamperini a
donné sa vie au Christ et que ceci lui a donné la force de pardonner à ses gardiens
japonais qui l’ont sévèrement torturés pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Sauver,
racheter, transformer, expier, ressusciter – ce sont des actions qui découlent
obligatoirement de qui Dieu est.Si
tu as cru en Christ, alors suis l’exemple de ton Seigneur en cherchant à
racheter toutes circonstances pour la gloire de Dieu.
Les choses
vont possiblement être en apparence ordinaires, splendides ou merdiques.
Quoiqu’il en soit pour 2015, Dieu est encore et plus que jamais à l’œuvre et il
bouge puissamment. Tout le monde a l’opportunité de changer
le mal en bien, c’est de savoir « ressusciter » les circonstances qui nous sont
données. Ça nécessitera de l’humilité, de la foi, de la soumission et de la
prière. Prenons la résolution de s’inscrire dans le mouvement de Dieu. Plutôt
que de s’exclamer avec un « pourquoi » vengeur en remuant le poing vers le
ciel, demandons « qu’es-tu entrain de faire ? » avec un cœur confiant que
Dieu sait plus que toi ou moi, et bougeons avec lui, même si les circonstances sont
faciles, pénibles ou insensés.
Finalement,
la résurrection de Jésus-Christ n’est pas qu’un exemple moral mythique. Il est
le seul chemin vers le Père. « Je suis le chemin, la vérité, et la vie.
Nul ne vient au Père que par moi.» … «En vérité, en vérité, je
vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a
la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à
la vie. »
Dieu manigance
des choses en 2015.
Bonne
année
Marc-André
Caron
(Texte tiré partiellement et sévèrement modifié de mon partage lors de la fraction du pain le dimanche 28 décembre 2014 à l’église évangélique de Chicoutimi)
C’est bientôt noël et il y a
beaucoup de réjouissance autour de la naissance de Jésus. Pentatonix, un groupe
du Texas, a repris l’hymne Mary Did You Know? et ça sonne assez
fantastique. Alors je vous propose une brève explication sur le pourquoi des
réjouissances autour de la naissance de Jésus.
La trame narrative de la Bible
La Bible dit
de la création qu’elle était à l’origine « très bonne » (shalom -
entièreté, complétion, achèvement,
bien-être, paix), mais que cet ordre établi fut vandalisé par la
rébellion des humains envers Dieu tel que raconté dans la narration du fruit de
l’Éden. Après coup, la création qui se devait être harmonieuse (Éden signifie
« délice ») ne serait plus jamais la même.
Est-ce que
les humains pourraient être réconciliés avec leur Créateur? Le monde
connaitra-t-il la paix une fois encore? Comment Dieu allait-il manœuvrer pour
que la création, son royaume, soit rachetée et redevienne « très bonne »
comme elle devrait l’être?
Les
tentatives successives des humains à honorer Dieu furent des échecs répétées.
Comme rien n’a fait et que l’antipathie
de l’humanité envers Dieu ne faisait qu’augmenter, Dieu s’engagea lui-même, de
façon inconditionnelle, à pourvoir à un moyen par lequel les humains pourraient
être sauvés de leur péché. Dieu s’est engagé envers lui-même à rétablir l’ordre
parfait pour lequel ce monde fut créé.
Le peuple par lequel Dieu se
révélerait aux nations
Le peuple
d’Israël a reçu de Dieu la promesse que « toutes les familles de la terre
seraient bénies par sa descendance », que la maison royale d’Israël, la
maison de David, aurait un règne « pour toujours assuré, un trône qui serait
pour toujours affermi » et que Dieu leur donnerait une alliance nouvelle
par lequel le royaume de Dieu sur Terre ne serait pas conditionnel à la bonne
volonté de ses sujets. L’idée d’un jour futur où le royaume de Dieu sur Terre
serait pleinement rétabli devint une grande composante des messages des
prophètes du peuple d’Israël:
Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai
avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,
Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le
jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte,
Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel.
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison
d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d'eux,
Je l'écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son
frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus
petit jusqu'au plus grand, dit l'Éternel; Car je pardonnerai leur iniquité, Et
je ne me souviendrai plus de leur péché.
Les attentes des Juifs du
temps de Jésus
Les juifs,
opprimés par les romains, maugréaient : les promesses de Dieu sont vides! Ce
roi promis se fait attendre! Les plus fidèles patientaient avec espoir, sachant
que leur Dieu répondrait au temps voulu.
L’évangéliste
Luc commence sa bonne nouvelle par le récit de l’annonce de la naissance d’un enfant
qui allait être « rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère »
et qui « ramènerait plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur
Dieu ». Cet enfant allait s’appeler Jean-Baptiste et allait naitre d’une
mère stérile et avancée en âge. Comme l’ange l’avait annoncé à son père,
Élisabeth, la mère de Jean, tomba enceinte.
Au sixième
mois de la grossesse d’Élisabeth, l’ange Gabriel se présenta à Marie.
L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui
une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que
pouvait signifier une telle salutation.
L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé
grâce devant Dieu.
Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un
fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur
Dieu lui donnera le trône de David, son père.
Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son
règne n'aura point de fin.
Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque
je ne connais point d'homme?
L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et
la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint
enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un
fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième
mois.
Car rien n'est impossible à Dieu.
Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me
soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.
Jean-Baptiste
allait être un enfant spécial :née
d’une femme âgée et stérile avec un rôle de puissant de prophète. Mais Jésus
allait devenir quelque chose d’autre! « le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » et née d’une
femme vierge. Il allait être le roi en qui tout l’espoir du peuple d’Israël
était fixé! Il incarnait avant même sa naissance tout ce qu’attendait les
Juifs!
Quand Marie visita Élisabeth, « dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, son
enfant remua brusquement en elle et elle fut remplie du Saint-Esprit.Elle s'écria d'une voix forte: «Tu es
bénie parmi les femmes et l'enfant que tu portes est béni.Comment m'est-il accordé que la mère de
mon Seigneur vienne vers moi? »
Marie, alors qu’elle réalisait que le petit garçon qu’elle
portait était « plus que spécial », s’exclama :
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur,
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa
servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes
choses. Son nom est saint,
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le
craignent.
Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux
qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a
élevé les humbles.
Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les
riches à vide.
Il a secouru Israël, son serviteur, Et il s'est souvenu
de sa miséricorde, -
Comme il l'avait dit à nos pères, -Envers Abraham et sa
postérité pour toujours.
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis
elle retourna chez elle.
Je cite N.T.
Wright sur l’hymne de Marie : « l’hymne de Marie est souvent appelé
le Magnificat parce que c’est son premier mot en latin. C’est l’un des hymnes
les plus célèbres du Christianisme. Il a été murmuré dans les monastères,
chanté dans les cathédrales, récité dans des petite églises reculées à la lueur
d’une chandelle, et mis en musique avec des trompettes et des timbales par
Jean-Sébastien Bach. C’est l’évangile avant l’évangile, un cri de triomphe
lumineux 30 semaines avant Bethlehem et 30 ans avant le Calvaire et la Pâques. Il
s’accompagne de sauts, d’applaudissements et de cymbales. C’est entièrement à
propos de Dieu, et c’est entièrement à propos de révolution. Et c’est
entièrement à propos de Jésus - Jésus qui vient tout juste d’être conçu, mais
pas encore née, mais qui a fait bondir le bébé d’Élisabeth de joie dans son
sein et qui a rendu Marie fébrile d’excitation, d’espoir et de triomphe. »
(N.T. Wright, Luke For Everyone, 14-16).
Jésus allait être un roi un
peu différent de ce qui était attendu de lui
Quand Joseph
et Marie se rendirent à Bethléhem pour se faire inscrire au recensement que
César Auguste avait ordonné, Pendant qu'ils étaient
là, le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota,
et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans
l'hôtellerie.
Le puissant
Sauveur, ce roi Éternel eut pour palais une crèche. Il n’y a avait pas de place
pour le Fils de Dieu. Et ce sera un peu l’histoire de sa vie. Il n’y aura
jamais de place pour lui. Il sera rejeté par son peuple, lui qui pourtant
venait pour être leur roi éternel et leur sauveur. Il sera même crucifié. Et
l’évangile c’est précisément cela : le Fils de Dieu subit l’injustice la
plus flagrante jamais commise : la crucifixion, et il rachète cette faute
en faisant de cette ultime réjection de Dieu l’acte par lequel il porte sur
lui-même le poids de la condamnation de l’humanité, la colère de Dieu étant
déversé sur lui à la croix du calvaire.
Donc noël,
c’est la venue du sauveur, c’est Dieu qui descend sur Terre pour se salir, pour
nous tirer hors de notre trou de bouette.
Dieu est à l’ouvrage.
Il ne laisse rien au hasard. Le monde n’est pas à la dérive. Tout converge
selon son dessein. Noël, l’incarnation de Dieu, est une scène marquante
dans le drame divin de l’humanité. En se souvenant de la naissance de Jésus,
les chrétiens du monde ne sont pas nostalgiques, ils regardent plutôt vers l’avenir,
vers le retour du roi. Et l’église de Dieu dise "viens Seigneur Jésus ». Et que celui qui entend
dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne
de l'eau de la vie, gratuitement.
Quelques nouvelles et
requêtes de prière :
1) J’ai pratiquement terminé ma
session, il ne me reste qu’un petit examen lundi. Mardi je m’envole vers
Québec! Je serai au Québec du 16 décembre jusqu’au 4 janvier.
2) Je n’écrirai rien sur mon
blogue pendant mes vacances de noël.
3) Requêtes de prière : (1)
santé, (2) opportunités de témoignage pendant mon séjour au Québec, (3) que je
puisse me recharger pour la session de printemps, (4) sécurité dans mes
déplacements.
Merci beaucoup de me lire, de me
supporter et de m’écrire. Il n’y a pas un jour que je ne suis pas reconnaissant
envers Dieu pour vous tous qui me supportez et êtes derrière moi dans cette
entreprise.
La fois où j’ai réalisé que
mes potes et moi on ne parlait pas en « Québécois »
Une de ces
fois j’étais dans un événement d’évangélisation au Québec et j’écoutais la
prédication d’un de mes potes (avec un public composé de non-croyants). Le
message était très bon et très classique, néanmoins ce qui m’a frappé, c’est de
réaliser l’énorme fossé épistémologique entre le chrétien et l’auditoire de
non-croyants (excusez-moi l’expression... en bref l’épistémologie étant l’étude
de « comment on sait quelque chose », un fossé épistémologique serait
l’espace séparant deux personnes qui obtiennent leurs connaissances dans des
endroits différents). Pour le chrétien, l’autorité de la Bible est
incontestable et c’est sous le point de départ de l’autorité de Dieu véhiculée
au travers des Écritures qu’il modèle sa vie. Il s’y soumet avec joie.
L’auditeur contemporain a pour point de départ l’impossibilité de connaitre
objectivement les vérités en dehors du monde physique. Il ne reconnait pas
l’autorité de la Bible. Ainsi dans une présentation de l’évangile, l’exposition
des Écritures est dans un genre d’impasse, un face à face avec la vision du
monde postmoderne.
Mon plan de carrière
Il me semble
qu’il y a à l’intérieur de moi deux modes de pensée qui sont en dialogue
perpétuel. D’un côté, je suis un produit de mon époque, je pense
instinctivement comme les jeunes québécois: les affirmations dogmatiques comme
« connaitre le seul vrai Dieu » me troublent au plus haut point.
Comment peux-tu prétendre savoir? Néanmoins pour une multitude d’autres
raisons, le verbe vivant de Dieu vie puissamment en moi et je ne peux rien
faire d’autre que me laisser porter par ses élans.
Si je pense à
une carrière, ce serait de rencontrer les Québécois à mi-chemin avec
l’évangile, dans un langage qu’ils peuvent comprendre. Donner aux Québécois une
occasion honnête d’interagir avec l’évangile pour ce qu’elle est et pouvoir
l’accepter ou la refuser en toute connaissance de cause.
Prêcher en français au
Québec, mais ne pas être compris
Je suis
convaincu que le Dieu trinitaire est la réponse à tous les désirs et les
questionnements humains. Les enseignements de la Bible ne sont pas vrais parce
qu’ils sont dans la Bible, mais ils sont dans la Bible parce qu’ils sont vrais.
Néanmoins au Québec, nous sommes dans une culture où la Bible n’est pas la
réponse, mais la question (et même une question assez marginale).
L’idée de
« traduire la Bible en Québécois » connote l’idée d’être capable de
communiquer le message aux non-croyants dans un langage qu’il leur est possible
de comprendre et avec un point de départ sur lequel ils sont d’accord. Cette
idée est poussée par une réalisation navrante: ce que l’on connait dans la
culture populaire sur Jésus et sur Dieu est méprisable. La mémoire collective
québécoise sur l’Église catholique est une autre raison de demeurer dans un
vide religieux. Il y a aussi dans l’air plusieurs caricatures sur ce qu’est un
chrétien et un genre de cynisme avec l’amalgame que l’on peut faire avec
l’ignorantisme de certains mouvements et l’équation chrétien = droite
religieuse dangereuse.
Avant même
d’aborder la conversation sur Christ, il y a plusieurs barrières à la
conversation. Par exemple, en parlant de péché, le chrétien aura en tête un
concept intelligible et meublé d’une certaine façon, tandis que le contemporain
aura en tête une idée reçue de ce qu’est le péché, par exemple « la
masturbation rend sourd parce que c’est un péché » ou « les Pokémons c’est
un péché ». Là où le chrétien croira détenir un point valide, le fossé de
communication entre les positions conduira le contemporain à rejeter son
message, sans nécessairement l’avoir considéré.
Je dirais que
c’est peut-être même normal que l’évangile soit rejetée par les Québécois parce
que le message est articulé d’une façon qui est à des années lumières de leur
mode de pensée. Je le sais, parce que je pense pareil.
Rencontrer les Québécois à
mi-chemin
Ainsi, le
chrétien est un peu pris entre l’arbre et l’écorce. D’un côté, il veut
proclamer l’évangile du Christ, mais de l’autre côté lorsqu’il le fait il est
accueilli par ses interlocuteurs avec des regards sceptiques comme si il ne
parlait pas le même langage. Citer Jean 3:16 pour un chrétien c’est faire appel à la plus
haute autorité, néanmoins quand un non-chrétien se fait citer Jean 3:16 ça ne lui évoque rien,
sinon qu’une phrase dont la véracité demeure à être prouvée, ce qui n’aide pas
la conversation à progresser.
Ce qui
m’amène à la question suivante : comment le prédicateur contemporain
doit-il engager son monde? Personnellement, il me semble que la conversation
doit commencer sur une fondation commune, avec un vocabulaire commun et des
questions communes, et de là progresser vers Christ, qui invariablement se
présentera comme la réponse aux désirs profonds qui sont l’objet de chacun
d’entre-nous. Le point de départ de la conversation doit changer. Le seul vrai
point de départ à lequel je peux penser présentement, c’est que tous les humains
sont... humains. Et dans le tissu de nos êtres, je crois que l’on retrouvera
ces panneaux indicateurs qui convergent mystérieusement dans une certaine
direction... vers Dieu.
Une autre
avenue me semble être de dé-théologiser le vocabulaire des chrétiens. Parle de
péché et tu vas te faire traiter de fou, mais parle de dysfonctions et tu auras
peut-être une confession. Donc tu commences « plus loin » dans ta
conversation évangélique, mais tu permets à ton interlocuteur de te comprendre
et de construire des ponts. Et en se rencontrant à mi-chemin, la Bible se met
éventuellement à faire du sens et son autorité est progressivement reconnue.
Quelqu’un de
particulièrement talentueux pour faire ceci c’est Tim Keller.
Évidemment,
il y a des choses qui ne changent pas...
« Ayez au milieu des païens une bonne
conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des
malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où
il les visitera. »
« Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai
aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si
vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
Donc être
capable de prêcher pour être compris, ce serait un peu mon « objectif de
carrière », si vous me permettez l’expression.
Si vous avez
des idées sur le sujet, n’hésitez pas à m’écrire à
<caron.marc.andre.bible@gmail.com>
(Non, je ne
veux pas faire une nouvelle traduction de la Bible et non ces idées n’affectent
pas la prédication à l’intérieur de l’assemblée, puisque la prémisse de la
prédication en assemblée c’est que le peuple de Dieu se rassemble pour se
soumettre communément à l’autorité des Écritures).
Quelques
nouvelles et requêtes de prière
Il faisait 17 dehors dans les deux derniers jours.
Mais même ici c’est inhabituel. Se promener en t-shirt dehors un 6
décembre, c’est quand même cool.
J’entame ma dernière semaine, ma semaine d’examen.
Ensuite je serai au Québec du 16 décembre du 4 janvier.
Requêtes : (1) Que je puisse finir ma session
fort, (2) ma santé (petit problème d’asthme qui se résorbe lentement), (3)
le temps des fêtes et les opportunités qui se présenteront et (4)
ministère d’évangélisation avec CCI. Nous avons eu un de bonnes
conversations aujourd’hui dans un bloc habité par des gens qui sont en
réhabilitation de problèmes de toxicomanie.
Merci
beaucoup de me lire et de prier pour moi! J’ai bien hâte de vous voir à
Saguenay durant le temps des fêtes.
Je reviens
de 4 jours de congé dans l’Ouest du Texas où j’ai été invité par un ami d’une
amie de City Church à célébrer l’action de grâce avec sa famille dans l’Ouest
du Texas.
Au Québec on
prend volontiers la journée de congé de l’action de grâce, mais on ne le
célèbre pas vraiment. Même si c’est une fête historiquement américaine, j’ai
vraiment apprécié le concept et je n’hésiterais pas à l’importer chez moi dans
le futur.
Tout ce que
j’ai, tout ce que je suis, c’est pas la grâce. Que la gloire soit rendue à Dieu
« en qui toutes choses tirent le mouvement et l’être ».
L’action de
grâce aux États-Unis c’est la fête où les gens voyagent le plus. Où j’étais,
les élèves du primaire/secondaire avaient 3 jours de congé. Au séminaire, nous
avions la semaine de lecture « en congé » suivie d’une semaine
complète de congé pour l’action de grâce. La plupart des étudiants ont pris
l’avion pour retourner dans leur famille, ce qu’ils ne feront pas
nécessairement pour noël.
L’idée même
de l’action de grâce, s’assembler en famille pour reconnaitre la bonté de Dieu
manifestée au travers des choses normales du quotidien (ce que l’on croit
gagner nous-mêmes), est une pratique rafraichissante et qui centre sur
l’essentiel. Évidemment tout ça perd de son sens si le lendemain on se
précipite en sauvage au Black Friday pour une bébelle, mais c’est une autre
discussion.
L’Ouest du Texas
Paysage typiquement de l'Ouest du Texas
Mon temps
dans l’Ouest du Texas fut vraiment fantastique. J’ai pu expérimenter le Texas
des grands espaces : tirer du gun, voir des centaines de vaches, voler en
avion, voir des éoliennes à perte de vue, des champs de coton, voir des
derricks (les tours soutenant le dispositif de forage d'un puits
de pétrole) dans des champs le long d’une route, faire de la motocross, manger
de la dinde jusqu’à l’explosion, voir une partie de football secondaire dans un
stade avec 5,000 personnes, et rencontrer des gens fantastiques au cœur gros
comme ce n’est pas possible. Des temps de communion fraternels avec des
frères/sœurs précieux. Gloire à Dieu.
Elles sont suspicieuses
Un lac produit par un barrage. Un silence total à des km à la ronde.
J’ai pu enseigner à l’école du dimanche pour les enfants de l’assemblé
là-bas. C’était une première pour moi (mon expérience est au niveau des ados).
Laura Gagné et moi!
Laura Gagné, avec qui j’ai grandi à Saguenay, était aussi là-bas! Elle
avait été invité à enregistrer des hymnes pour enfants. Donc on a célébré
l’action de grâce ensemble avec nos amis communs! Le monde est petit des fois
n’est-ce pas!?
Écoutez "De la lune à ton balcon" de Laura! Ces textes portent à réflexion et sont remplies d'une sensibilité poignante.
Une partie de football niveau
secondaire
Le truc dans lequel l'une des équipes entrait sur le terrain
Vendredi j’ai pu assisté à une partie de football niveau secondaire.
C’était incroyable. Je croyais que les Québécois aimaient le hockey, mais ce
n’est rien à côté de l’amour du football des Texans. Nous étions dans une ville
de 18,000 personnes avec le stade de football secondaire suivant : 5,000
places, gazon synthétique flambant neuf, une salle des médias avec un
ascenseur, billet à 10$. La ville n’avait même pas de trottoirs à certains
endroits, mais le stade était parfait!
Certains parents vont même garder leur garçon un an de plus à la
maison avant de l’envoyer à la maternelle afin qu’il soit plus
gros/fort/rapide à sa dernière saison de football.
Le show est non-stop. Il devait y avoir quelque chose comme 50
cheerleaders. À la mi-temps, les deux écoles ont présenté leurs fanfares avec
des numéros vraiment classe.
Les résultats des matchs vont être commentés dans les journaux locaux
et certaines parties sont mêmes diffusées sur les réseaux de sports télévisées.
Donc toutes les idées que nous avons reçues des émissions américaines sur les
corps-arrières sont vrais. Il s’agit vraiment de vedettes parmi leurs pairs de
l’école secondaire.
Un gros 4 jours d’activités
sociales
J’ai été chez mes nouveaux amis de mercredi jusqu’à dimanche, et
dimanche soir j’ai soupé avec des amis de City Church qui ont pour ami des missionnaires
américains qui ont travaillé dans le passé en France et qui sont désormais à
Parole de Vie (Sherbrooke) et qui connaissent un paquet de mes propres amis! Le
monde est encore plus petit! C’est ahurissant!
Les Gorrell, ma famille City Church et moi!
Requêtes de prières
1.Il
me reste deux semaines d’école (un travail et deux examens). Discipline,
excellence, apprentissage, joie, croissance spirituelle.
2.Ministère
d’évangélisation avec CCI
3.Mon
temps au Saguenay du 16 décembre au 4 janvier.
Merci de me
supporter, de prier pour moi et de me lire. Dans les épitres du Nouveau
Testament, dans leur langage typique du premier siècle, les apôtres réfèrent
aux croyants des différentes églises par des noms un peu étranges pour nous au
21e siècle : « bien-aimés » et « frères et sœurs ».
J’ai le privilège de vivre la réalité concrète de ses liens forts qui nous unies
de par toutes les façons dont vous me bénissez et je rend grâce à Dieu de votre
attachement à lui manifesté en votre support envers moi. Je le remercie de
votre engagement et je prie pour vous puissiez être uni les uns aux autres par
ce lien indivisible que nous avons en Jésus-Christ.