dimanche 28 juin 2015

Jésus et la communauté gai: l’amour vrai et le séparatisme haineux


Ce vendredi, la Cour suprême des ÉU a légalisé à l’échelle nationale le mariage homosexuel. Je ne souhaite pas commenter sur la décision de la Cour suprême, mais commenter sur la réaction de certains chrétiens qui se permettent des remarques haineuses. Puis, je veux encourager les chrétiens à agir envers la communauté gai de la même façon que Jésus le ferait. En écrivant ceci, je présuppose une vision chrétienne traditionnelle de l’éthique sexuelle (i.e. que la pratique d’un style de vie homosexuel est une corruption du don de la sexualité, un péché). [Si vous n’êtes pas particulièrement intéressé par mon traitement du texte biblique, vous pouvez sauter au 2e sous-titre.]
Encourager à agir comme le ferait Jésus envers la communauté gai
Pour faire mon point, j’expliquerai à qui Jésus s’intéressait et comment il agissait avec eux.
Au 1er siècle en Palestine, tous les Juifs attendaient le Messie, mais différents groupes l’attendaient de différentes façons.
D’abord il y a les pharisiens. Les pharisiens étaient un groupe politico-religieux. Leur nom signifie « les séparés ». Ils attendaient le Messie en se gardant pur et en refusant de communier (de manger à la même table!) avec les pécheurs de toutes sortes.
Les esséniens, eux, croyaient que toute la société étaient corrompue, alors ils se sont isolées dans des communautés fermées dans le désert en attendant le Messie.
Ceux qui croyaient être prêts à recevoir le Messie ne l’ont pas reçus, et Jésus n’est pas aller vers ceux qui se croyaient purs, mais vers les marges, les exclus et les immoraux. Ceux qui étaient supposés l’attendre (les pharisiens) vont finalement le faire crucifier.
Entre Luc 4:31-8:56, Jésus fait ses premiers disciples. Dans 4.31-37, Jésus fait son premier miracle : il chasse un démon. Dans 4.38-39, Jésus guérit une malade, la belle-mère de Simon. Les juifs percevaient certaines maladies comme étant le jugement de Dieu. Entre 4.40-44, Jésus s’exténue à guérir d’autres malades et à chasser d’autres démons. Entre 5.1-11, Jésus prend son cercle intime parmi des pêcheurs galiléens. Entre 5.12-15, un lépreux (une maladie de la peau qui te condamne à être en marge de la société; style un gars qui a le SIDA dans les années 1980) s’approche de Jésus, tombe à ses pieds et se met à le prier. Jésus « étendit la main, le toucha » puis il le guérit. Entre 5.17-26, Jésus guérit un paralytique.
Puis entre 5.27-32, Jésus se fait l’ami d’un collecteur de taxes. Ceux-ci étaient perçus comme des traitres nationaux, étant même exclus des synagogues. La crème des crapules. Qu’à cela ne tienne :
Luc 5.27-28 : Après cela, Jésus sortit, et il vit un collecteur de taxes, nommé Lévi, assis au bureau de collecte. Il lui dit: Suis-moi. Et, laissant tout, il se leva, et le suivit.
La personne à laquelle Jésus s’intéresse est un exclu, possiblement quelqu’un qui aimait davantage l’argent que la religion de son peuple. Que Jésus choisisse Lévi n’est pas un accident: il sélectionne consciemment un indésirable afin de défier les idées reçues à propos de qui peut recevoir la miséricorde de Dieu.
Luc 5.29-30 : Lévi lui donna un grand festin dans sa maison, et beaucoup de collecteurs de taxes et d'autres personnes étaient à table avec eux. Les pharisiens et les scribes grommelèrent, et dirent à ses disciples: Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs de taxes et des pécheurs?
Deux choses : (1) ce que Jésus fait ici est risqué. Il risque son autorité de leader spirituel en s’assoyant à table avec des impurs. (2) La question des pharisiens/scribes sous-entend que le peuple de Dieu est une bulle hermétique qui ne doit accepter que ceux qui sont assez purs.
Le point du passage concerne la portée de la mission de Jésus et ce que doivent être les préoccupations des disciples. Si Jésus a cherché à sauver ce qui était perdu (Luc 19.10) en s’associant avec les exclus de sa société, à combien plus forte cela devrait-il être le cas avec ses disciples?
Luc 5.31-32 : Jésus, prenant la parole, leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs. [litt. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance]
Jésus est concerné par les pécheurs, et non par les justes (et la désignation de « juste » est ironique, parce que n’est point juste celui qui croit l’être). L’objet de la mission c’est la repentance. Observons 2 choses : (1) ce que Jésus fait : il s’associe aux pécheurs, mange avec eux et étend l’amour de Dieu. Ça lui vaudra en Luc 7.34 l’accusation par les pharisiens d’être « l’ami des collecteurs de taxes et des pécheurs. »  (2) Ce que Jésus ne fait pas : (a) un commentaire facebook haineux, (b) répandre des stéréotypes, (c) penser que le monde s’écroule, (d) dire des insultes, (e) refuser de s’associer et de s’en faire des amis, (e) organiser un mouvement politique de persécution des minorités.
Quel est le parallèle entre ces exemples du 1er siècle et la communauté gai?
Je veux que ce sois clair que je ne fais pas la comparaison entre la lèpre (ou tous autres exemples dans ces passages) et la communauté gai. D'autre part, c'est le christianisme qui est la marge aujourd'hui, et non la communauté gai.
Tout comme Jésus allait agressivement à la recherche des exclus/ indésirables/ parias/ immoraux et s’associait aux franges marginales de la société juive: les possédés, les malades, les collecteurs de taxes, les pécheurs, les pêcheurs, les paralytiques et les femmes (un scandale pour un Juif du 1er siècle), ainsi suivre Jésus au 21ième siècle c’est le suivre dans son amour, l'amour qu'il avait envers les pécheurs de son époque. Et le parallèle est que si les chrétiens croient que la communauté gai est caractérisé par un style de vie immoral, alors suivre Jésus c’est d’aimer la communauté gai, puisque c'est ce qu'ils faisaient avec les gens qu'il appelait à la repentance.
Jésus n’était pas intéressé à crier à distance dans son tuxedo blanc immaculé. Quand certains disent « Eurk les gais vont se marier : c’est la fin du monde », ils sont les pharisiens que Jésus oppose fortement et qu’il dénomme « sépulcres blanchis » parce qu’ils se plaisent à pointer le péché des autres tout en ignorant les leurs.  
La mission de Jésus n’est pas accomplie par le séparatisme. Jésus n’attend pas que les pécheurs se purifient et deviennent dignes de lui: il va lui-même à leur rencontre. Il les accepte en tant que personne, puis il les met au défi de rencontrer le Dieu qui guérit les blessures et qui ramène à la santé. « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance ».   
Certains pourraient critiquer l’intégrité de Jésus. Ce que Jésus démontre, c’est l’étendue de la compassion de Dieu et la profondeur de sa grâce. En acceptant les personnes et en « étendant la main vers eux, » ces personnes peuvent commencer à s’ouvrir à Dieu et à être challengé par celui-ci. Il faut une porte ouverte pour créer un cœur ouvert.[1]
Et ses disciples ne devraient pas faire pareil?
Voici ma suggestion: (1) refusez d’agir en pharisien : les jugements haineux, les prophéties à 5 cennes (« le SIDA est votre malédiction! »), les stéréotypes ignorants (« tous les gais sont des pédos ») et le séparatisme (« je me tiens loin de ce genre de monde! »).
(2) Marchons dans les pas de Jésus. Ça signifie s’associer avec ceux avec lesquels nous sommes en désaccords et s’en faire des amis. S’intéresser à eux. Être vrai. Ne pas les réduire à une étiquette comme « lui c’est un ... ». Les aimer pour vrai. Inviter son voisin à souper. Les faire sentir davantage aimé qu’ils ne l’ont jamais été ailleurs. Être là pour eux quand ils ont des difficultés. Tsé, tout comme Jésus a été « l’ami des collecteurs de taxes et des pécheurs. » Si il y a un changement chez n’importe quel pécheur (desquels les chrétiens sont les premiers), ce ne sera pas causé par des remarques caustiques, mais par la puissance du Saint-Esprit.
Jésus a ouvert ses bras bien grands sur la croix pour offrir une accolade à tous ceux qui se tourneraient vers lui. En demandant aux chrétiens de porter leur croix, Jésus leur demande aussi d’ouvrir les bras et d’étendre son amour à tous, et dans notre cas d’aujourd’hui, la communauté gai. Le péché des pharisiens était l’exclusion des marges et la dureté de leur cœur, et l’un des péchés de l’Église occidentale est la persécution des minorités sexuelles divergentes et sa bigoterie pharisienne envers celles-ci.
Ça me rappelle une fille (nommons-là Jeanne) qui venait au groupe jeunesse depuis 1 an et demi. Jeanne avait eu une enfance rough et cherchait beaucoup d’attention: bisexuelle, tatous, perçages, comportement et discours hyper-sexualisé. Durant un certain été, Jeanne nous demande à un collègue et moi ce que la Bible dit sur le sujet de l’homosexualité. On lui donne le message. Quelques mois plus tard lors d’un party de Noël je lui demande : « Je suis curieux Jeanne, même si tu sais ce que nous croyons sur ton mode de vie, comment ça se fait que tu continues de venir au groupe jeunesse? » Et Jeanne de répondre : « même si je sais que vous n’êtes pas d’accord avec ça, je n’ai jamais été autant accepté ici que nulle part ailleurs. »
Si vous voulez communiquer avec moi, je vous invite à le faire à <caron.marc.andre.bible@gmail.com>.
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Compelling Love & Sexual Identity : Connecting Beyond Tolerance. Si vous comprenez l’anglais, voici un film fort intéressant (et touchant) qui s’interroge sur la coexistence de différences opinions sur l’éthique sexuelle. En d’autres mots, comment peut-on s’asseoir à la même table et communiquer avec quelqu’un avec qui nous sommes en désaccord des croyances de base?

Quelques nouvelles et requêtes de prière :
-Jessica Gravel, de passage dans le Sud des ÉU, est venue me visiter samedi soir au séminaire. C’était plaisant de voir une bonne amie !
-L’hébreux va bien. Vendredi prochain j’ai mon examen final pour mon premier cours. Ensuite durant le mois de juillet je fais mon 2e cours d’hébreux.
-La préparation de mes messages pour le camp 18+ chemine bien. En fait, le matériel que je développe ici est en partie le fruit de mon exégèse faite en préparation de cette fin de semaine.
-Requêtes de prière: (1) humilité, grâce et service, (2) CB 18+ (préparation et pour les gens qui y seront), (3) choix d’un stage à l’été 2016 au Québec (4) discipline, acuité intellectuelle et concentration (j’ai eu de la misère cette semaine).
Merci de m’avoir lu et de votre support moral, financier et devant le trône du Père. Je vous souhaite une bonne semaine.
Marc-André Caron




[1] Darrell Bock, Luke 1:1-9:50 (Grand Rapids, MI : Baker, ECNT, 1994), 500.

dimanche 21 juin 2015

10 Porn Stars parlent ouvertement de leurs scènes les plus populaires [Traduction de FtND]

[Ce blog est une traduction partielle d’un article paru sur http://fightthenewdrug.org/ sur ce lien précis. Si vous lisez l’anglais, vous aurez l’article complet à cette adresse. Je le partage (1) parce que l’article m’a profondément ému, (2) parce qu’en dépit de tous mes amis progressistes et anti-ostracisassions il semble que la pornographie et le trafic sexuel (deux choses différentes, quoique reliées) passent sous les radars, et (3) parce que la pornographie est un secret de polichinelle, mais qui doit être mis en lumière et qui doit mourir. Pour plus d’informations, rendez-vous à http://fightthenewdrug.org/ ]
[La traduction de cet article commence...]
Aussi difficile à croire que ça puisse être, il y a encore des gens qui pensent que l’industrie pornographique est un divertissement inoffensif et que les porn stars sont vraiment des « déesses affamées de sexes » telles qu’elles nous sont présentées. Il y a plusieurs personnes qui ont une pensée similaire à ce gars qui nous a envoyé un message sur Facebook :
Vous êtes vraiment imbéciles. Trouvez-vous un passe-temps qui consiste davantage à vous mêlez de vos propres affaires, lol. La porno ça fait de mal à personne. Personne n’est violée ou abusée ou blessée ou rien d’autre dans la production des vidéos et les personnes qui les produisent le font parce qu’elles aiment ça. Grandissez. 
« La porno ne fait de mal à personne. » Voici l’idéal de plusieurs utilisateurs de pornographie et de plusieurs dans la société en général. Mais une perception n’équivaut pas à la réalité. Le fait est que l’industrie pornographique est totalement criblée de violence, de drogue, d’abus et d’innombrable sombres secrets. »
Bien que les acteurs porno actifs ne se prononcent que rarement, sinon jamais, en raison de la crainte de ne pas trouver de travail ou d’être persécuté, la majorité de ces mêmes acteurs pornos finissent inévitablement par parler de leurs expériences une fois avoir quitté l’industrie.
Pour mettre fin à cette façade « glamour » et « sexy » que de tant de gens dans la société achètent à propos de l’industrie pornographique, nous avons réuni des citations de 10 anciennes actrices pornographiques et leurs réflexions (qui virent l’estomac à l’envers) à propos de leur expérience en tant qu’actrice.
LA DISCRÉTION DU LECTEUR EST CONSEILLÉE : Nous avons fait de notre mieux pour trouver des citations qui ne soient pas trop explicites, tout en préservant la nature extrême des histoires. Quoiqu’il en soit, beaucoup pourraient trouver les témoignages suivants choquants et troublants; ils pourraient agir comme un déclencheur pour certains lecteurs.







Alex
« [Un certain film] contenait la scène la plus brutale, la plus déprimante et la plus effrayante que je n'ai jamais fait. J’ai essayé de la bloquer de ma mémoire en raison de l'abus sévère que j’ai vécu pendant le tournage. Il[interprète masculin] avait une haine naturelle envers les femmes, dans le sens où il a toujours été connu pour être plus brutal qu’il n’était nécessaire. J’ai accepté de faire la scène, pensant qu’il y aurait moins de violence sauf pour un coup de poing au visage. Si vous avez remarqué, [il] a porté sa bague en or massif tout le temps et a continué à me frapper avec celle-ci. En fait, j’ai arrêté la scène alors que l’on tournait parce que j’étais trop en douleur ».
* Note de FtND [Fight The New Drug]: Dans notre recherche, nous avons constaté que la brutalité du film dont Alex parle a amené le distributeur à renoncer à couvrir d'autres lancements de versions venant de ce studio. Un site populaire de critique pornographique a dit du film qu’il s’agissait « de l'un des films pornographiques le plus moralement répugnant que je n’ai jamais vu » et « c’est le genre de film que le gouvernement citerait advenant une tentative d’arrêter les pornographes et d’interdire la pornographie ».







Alexa
« Comme la plupart des actrices porno, j’ai perpétué ce mensonge. L’une de mes choses préférées à dire lorsqu'on me demandait si je voulais faire une scène en particulier c’était, « je ne fais que ce que je veux! Je ne le ferais pas si je ne l'aimais pas! » (Je disais ça avec un beau gros faux sourire et un petit rire.) C’était un mensonge total! Je faisais ce que je devais faire pour obtenir du «travail» dans la porno. J’ai fait ce que je savais qui m’aiderait à obtenir la « gloire dans l’industrie. »
* Note de FTND: Vanessa Belmond (son vrai nom) est maintenant une porte-parole ouverte sur les maux de l’industrie pornographique et est apparue dans plusieurs sources d’informations. Nous avons présenté une entrevue avec elle sur un blog prédécent; cliquez ici pour écouter davantage de son expérience.








Andi
« Après un an ou deux de ce que l'on appelle « la vie glamour », j’ai tristement découvert que les drogues et l'alcool font parties du mode de vie. J’ai commencé à boire et à faire la fête sans contrôle - la cocaïne, l'alcool, et l'extasy étaient mes favoris. En peu de temps, je suis devenu la personne que je ne voulais pas être. Après avoir fait tant de scènes hardcore, je ne pouvais juste plus tolérer ça. Je me souviens juste d'être dans des situations horribles et de souffrir de dépression extrême, et d’être seule et triste ».
* Note de FtND: Andi a quitté l'industrie pornographique en 2010 et a rejoint la fondation Pink Cross, un groupe d'ex-porn stars qui parlent des méfaits de la pornographie. Toutefois, Andi a récemment annoncé sur sa page Twitter qu'elle est retournée faire du porno et planifie actuellement « son retour » dans l'industrie.







Jessie
« Les gens dans l’industrie pornographique sont insensibles à ce qu’est la vie réelle et sont comme des zombies. Les abus perpétrés dans cette industrie sont complètement ridicules. La façon dont ces jeunes femmes sont traitées est totalement dégueulasse et c’est un lavage de cerveau. Je suis partie à cause du traumatisme que j’y ai vécu même si je n’y ai été que pour un court laps de temps. J’ai été en contact avec beaucoup de gens dans l'industrie pour adultes: tout le monde en passant des filles à contrats jusqu’aux actrices Gonzo (du sexe avec un caméraman). Tout le monde a les mêmes problèmes. Tout le monde est drogué. C’est un mode de vie vide qui tente de combler un vide. Je suis devenu horriblement accroc à l’héroïne et au crack. J’ai overdosé au moins trois fois, je me suis fait menacer de mort trois fois, je me suis fait battre jusqu’à être laissée moitié morte... »
[...]
Ce que TU peux faire
Met en lumière l’industrie de la porno et laisse la société savoir que la pornographie n’est PAS un divertissement sans conséquence. »
[Fin de l’extrait de cet article]
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Les gens de mon âge ont grandis parallèlement à la pornographie accessible en un clic. Ce serait conservateur d’estimer que la majorité des gars ont une addiction quelconque à la pornographie (et je ne sais pas pour les femmes). Il s’agit pourtant de quelque chose de répugnant: une attaque profonde à la dignité des femmes, un violation de l’intégrité de celui qui la consomme, une utilisation dégradante d’autrui pour des fins qui ne peuvent pas être plus égoïstes et une attaque directe à la famille. Je crois sincèrement que l’Église sera amenée à jouer un rôle particulier avec la pornographie et ses effets : à parler en prophète, à pointer à Christ qui lui seul est la guérison de nos affections désordonnées, et à accueillir, aider, décharger et cheminer avec ceux et celles qui sont fatiguées des mensonges creux. En toutes choses, le jugement commence dans la maison de Dieu.
Je comprends aussi qu'il y a des nuances à apporter, et que ça sonne un peu pente fatale. Et bien ce sera ça pour aujourd'hui. 
Si vous pouvez lire l’anglais, http://fightthenewdrug.org/ est pertinent à consulter.
 « Ainsi, soyez les imitateurs de Dieu comme des enfants bien-aimés, et marchez dans l’amour, comme le Christ nous a aimé et s’est donné lui-même pour nous [...] Et que l’immoralité sexuelle et que l’impureté ou que toute cupidité ne soit pas même nommées parmi vous. [...] Que personne ne soit trompée par des paroles vides : car c’est pour ces choses que la colère de Dieu arrive sur les fils de la désobéissance. Ainsi ne soyez pas communiants avec eux: car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumières dans le Seigneur: marchez comme des enfants de lumière. Car le fruit de la lumière est dans toute bonté, justice et vérité, - examinez ce qui est agréable au Seigneur, et ne prenez pas part aux œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt exposez-les. »
Paul de Tarse, lettre aux Ephésiens 5:1-11

Marc-André Caron
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Quelques nouvelles et requêtes de prière
-Une petite semaine tranquille pour moi. L’apprentissage de l’hébreux progresse. Pas de nouvelle, bonne nouvelle.
-Requêtes: (1) disciple, acuité intellectuelle, passion et concentration, (2) préparation de mes prédications pour le CB 18+, (3) piété, humilité, grâce et pureté, (4) stage au Québec 2016 (où et quoi?). 

Bonne semaine! 

dimanche 14 juin 2015

Du gaz, du sang et de l'eau à 200 km / h: une critique de Mad Max Fury Road (« Mad Max: La route du chaos » v.f. Québec)

[Je m’essaie dans la critique cinématographique aujourd’hui. Si vous n’avez pas vu Mad Max, vous risquez de vous gâcher des punchs si vous poursuivez votre lecture.]

George Miller (né en 1945)
Mad Max: Fury Road (2015) est un film post-apocalyptique ayant été écrit, réalisé et produit par l’Australien George Miller, connu pour la saga Mad Max, Babe 2 et Happy Feet. Mad Max: Furry Road, avec son budget de 150 millions, est complètement décoiffant au plan de la direction artistique, des séquences de plan et de l'exploitation d'un univers post-apocalypse super disjoncté / détaillé. Je vais m’attarder aux idées explorées par le film.




Synopsis de Mad Max: Fury Road
Suivant une guerre nucléaire, le planète est devenue un énorme désert, la civilisation s’est écroulée et les survivants sont divisés en gangs et en clans qui s’entredétruisent pour de l’eau et de l’essence.
L’antagoniste du film se nomme Immortan Joe, un roitelet / gourou vivant dans une forteresse rocheuse et ayant subjugué des centaines de personnes à son autorité de « rédempteur ». Il est adoré par sa population, étant le seul capable de les amener au Valhalla et de leur donner de l’eau. Il possède un harem, et ses fils, les War Boys (« Garçons de guerre »), vouent leur existence à accomplir les désirs de leur père, ne craignant pas même la mort.
Convoi d'Immortan Joe et de ses War Boys. Oui, c'est une guitare lance-flamme
La première scène nous montre Max (Tom Hardy), un ancien policier troublé par des remords et vivant en solitaire, avec son véhicule et un arrière-plan désertique. Max est fait prisonnier par les War Boys, puis il est identifié comme un donneur de sang universel.
L’intrigue du film est la suivante: l’impératrice Furiosa (Charlize Theron), une haut placée à l’intérieur du clan d’Immortan Joe, s’échappe avec un camion de guerre avec plusieurs femmes d’Immortan Joe. Il déchaîne ses War Boys afin qu’ils ramènent la traîtresse et ses femmes dans la citadelle. C’est là que commence une poursuite ininterrompue d’automobiles de guerres customisées pendant près de 120 minutes. Le rythme est rapide, le heavy metal ne démord jamais et la tension est constante.
La quête de sens, d’espoir et de rédemption dans un monde brisé
Le film commence en posant la question « qui a brisé le monde? » et puis Max, le narrateur, enchaîne en disant : « Je m’appelle Max. Mon monde est à feu et à sang. Autrefois, j’étais un policier. Un guerrier des routes cherchant une cause juste. Alors que le monde s’écroule, chacun de nous à notre façon sommes brisés. C’est difficile de dire qui est le plus fou... moi... ou tous les autres. »
Tous les personnages sont pris dans une course effrénée destructrice qui est une longue parabole à propos de l’existence humaine, du sens de la vie, de l’espoir et de la rédemption. Tout le monde se prend au jeu de leur folie commune en se vouant jusqu’à la mort pour honorer ce en quoi ils placent leur espoir. Le mot espoir agit comme étant le thème prépondérant de par la fréquence même du mot, et tous les personnages sont motivés par un espoir.  Mais il n’y a pas de définition précise offerte. Tous les personnages sont sincères, quoique certains soient sincèrement dupés.
Immortan Joe
Immortan Joe est perçu comme le père de la population de son clan: il est le rédempteur et celui qui peut conduire les plus valeureux jusqu’au Valhalla. Il symbolise l’égoïsme consommé d’un individu qui s’est séduit à penser qu’il était ce qu’il n’était visiblement pas, un sauveur, et il se donne la licence d’abuser des plus belles femmes et de thésauriser l’eau, le pétrole et toutes les richesses, en dépit de sa population mourante. 
Les War Boys et la population sont sous l’emprise d’Immortan Joe qu’ils perçoivent comme leur gourou et leur rédempteur. Ils vouent une adoration au V8 (pas le jus de légumes, mais le type de moteur), ce qui est perçu dans leur fascination pour la customisation des véhicules et leur désir de mourir sur la route du chaos en accomplissant des actes de bravoure. Silt, un War Boy haut placé, s’adresse à son moteur ainsi : « par mes actes je l’honore, V8 ». Avant de tenter des manœuvres mortelles, les War Boys s’aspergent la bouche de peinture chromée, un peu à la façon d’un extrême onction en prévision du Valhalla où « tu rouleras éternellement, scintillant et dans le chrome! » 
Nux (Nicholas Hoult) - Avec sa bouche chromée
Ils sont victimes d’un mensonge, néanmoins ils sont tous sincères dans leur espoir, même au travers de l’absurdité d’un monde toxique et misérable. Plusieurs choses pointent dans cette direction: dans l’une des premières scènes, les femmes détenues par Immortan Joe s’expriment « nous ne sommes pas des choses! » en protestant contre leur confinement. C’est très clair avec Nux, un jeune War Boy et l’un des personnages principaux, qui veut absolument faire partie du convoi qui rattrapera l’Impératrice Furiosa. « Si je meurs, je vais mourir historique sur la route du chaos! ». Peu après, avant de tenter une manœuvre quasi-suicidaire, il s’exprime « je vie, je meurs, JE VIE ENCORE ». Puis encore une fois il s’écrie : « TÉMOIGNE DE MOI, POCHE DE SANG! [WITNESS ME, BLOOD BAG!]. C’est un jeune homme complètement fanatique du V8 et d’Immortan Joe, bien représentatif à la fois de la quête de sens de toutes personnes mais aussi de la naïveté de la jeunesse de par sa capacité à se vouer jusqu’à la mort pour une cause. Assez rapidement dans le film, Nux change d’allégeance et aidera Max et Furiosa dans leur quête. Sachant la vie brève, il veut compenser en étant remémorer comme un héro, d'où son désir d'être "historique".
Max (Tom Hardy) et Furiosa (Charlize Theron)
L'impératrice Furiosa  lance l'intrigue du film en s'échappant de la citadelle suite à la réalisation qu'Immortan Joe trompe et abuse sa population. Elle a l’espoir de fuir pour rejoindre un coin vert qui serait localisée à 120 jours de route, et parce qu’elle souhaite sauver les femmes d’Immortan Joe de son emprise, un peu en réminiscence de son propre enlèvement lorsqu’elle n’était qu’une enfant.
Max, lui, est silencieux la plupart du temps. Il n’est pas motivé par l’espoir (un mot qu’il ne mentionne pas), mais par la justice, probablement pour se racheter de ne pas avoir pu défendre sa petite fille (dont l’image le hante constamment).
La quête de l’Impératrice Furiosa change à la moitié du film, à la suite d’une des premières répliques de dialogue de Max : « tu sais, l’espoir est une erreur. Si tu ne peux pas réparer ce qui est brisé, tu deviens fou. »  À partir de ce point, on ne parle plus d’espoir, mais de rédemption. Plus tard, alors que Max et Furiosa se mettent d’accord sur leur plan pour libérer la population de la citadelle d’Immortan Joe, Max dit : « au moins de cette façon nous serons capable.... ensemble... d’arriver à un genre de rédemption. »
En contraste, Immortan Joe prêche à sa population alors qu’il dissémine un peu d’eau du haut de sa forteresse : « Je suis votre rédempteur. C’est par ma main que vous serez élevés des cendres de ce monde. »



Max - la poche de sang sur une croix
Le sang, l’eau, le pétrole et le lait maternel (les vaches ne semblent plus exister) sont les ressources qui font rouler le monde de Mad Max avec une fascination religieuse. C’est l’eau qui donne à Immortan Joe son statut de rédempteur. Curieusement, c’est le sang de Max (il est donneur universel) qui lui permet d’être le vrai rédempteur du film. En partant à la poursuite de Furiosa, il est la poche de sang de Nux (qui a besoin de sang, puisque tout le monde est à peu près mourant) attaché sur une croix sur le capot de son auto (familier?). Puis à la fin du film, c’est aussi en transfusant de son propre sang qu’il sauve la vie à Furiosa. Ultimement, c’est précisément à cause de sa volonté de donner sa vie pour les autres afin de « faire quelque chose de juste » qu’il parvient à délivrer les captifs et à rendre la source d’eau vive accessible à tous. Mais être un sauveur c’est ingrat, et Max disparaît dans la foule alors que Furiosa est hissée au sommet de la forteresse, acclamée par le peuple qui jubile devant l’eau et la nourriture. 
Le rideau tombe sur cette scène et le film se conclut par cette citation :
« Où devons-nous aller, nous qui errons dans ce désert, à la recherche de nos meilleurs sois-mêmes. » 
- La Premier homme de l’histoire [Where must we go, we who wander this wasteland, in search of our better selves.                -The First History Man]
Cette question est la question que Mad Max: Furry Road pose et dont tous les personnages tentent de répondre le plus honnêtement possible. Le film semble conclure que la réponse que l’humanité doit poursuivre est dans les actes rédempteurs ce qui nécessite le don de soi. Même si Max et Furiosa sont des êtres brisés et blessés, ils parviennent à trouver un sens et une satisfaction en amenant la délivrance aux captifs, en punissant le mal et en rétablissant la justice. Tout cela est très coûteux, néanmoins c’est en en payant le prix que la rédemption est possible.
Conclusion et appréciation
Mad Max: Furry Road est réellement un film fascinant. Le rythme rapide de succession des plans, le heavy metal qui garde la tension constante, le soin des détails, l'utilisation efficace d'un personnage qui ne parle jamais mais dont tu as l'impression de connaitre et tellement d'autres. J’ai trouvé que les idées développées dans l’histoire étaient autant fascinantes que l’aspect art cinématographique, parce qu’ils viennent chercher des cordes sensibles chez l’être humain. Étant tous créés à l’image de Dieu et étant tous défigurés par le péché qui souille la création, nous soupirons avec un ardent désir d’être délivré de la futilité apparente du monde dans lequel on vit, qui par moment ne semble que se résumer à la souffrance et à la mort. Tout comme l’univers de Mad Max: Furry Road le présente, la vie des humains est une genre de course effrénée qui est assurément mortelle. Quelle en sera la fin? « Rouler en chrome » au Valhalla? Profiter d’un harem de femmes? Être honorés par les puissants de ce monde? Tout comme le film propose, il semble que l’existence humaine n’a de sens que lorsque justice est faite et que la rédemption s’accomplit par des actes de sacrifice de soi. Ceci pointe avec brio vers le trou en forme de Dieu, dirais-je même le trou en forme de croix, qui est dans le cœur de l’humain.
Pour tout cela et plus encore, je donne à Mad Max: Furry Road un 10/10.
« Où devons-nous aller, nous qui errons dans ce désert, à la recherche de nos meilleurs sois-mêmes. » 
Ce n’est pas tant une destination à laquelle il faut se rendre, mais une personne qu’il faut suivre. En étendant ses bras cloués à la croix, le Christ crucifié est la rédemption de l’humanité parce qu’il a porté sur lui-même le péché de tous ceux qui mettraient leur foi en lui pour la vie éternelle. Et il invite tous ceux qui mettront leur confiance à lui à l’imiter, et à étendre leurs bras vers les autres, et à porter leur croix afin d’être ses témoins autant en actes et qu’en paroles.
Convoi de War Boy

Quelques nouvelles et requêtes de prière
-J’ai transféré d’appartement cette semaine. Je suis désormais en collocation avec les amis que je me suis fait cette année. [Les standards d’hygiène sont beaucoup mieux aussi!!!]
-L’Hébreux va vraiment bien. Vraiment vraiment.
-Je suis allé voir les Rangers du Texas (Ligue majeur de baseball) ce samedi. Des amis ont reçus des billets gratuitement et m’ont invités! D’ailleurs, je suis aussi allé voir Mad Max gratuitement. Tsé quand je dis que je suis le séminariste le plus béni du monde!
-Requêtes : (1) concentration, discipline, acuité intellectuelle, (2) que je puisse grandir en grâce, en humilité et en service, (3) choix de mon stage au Québec été 2016 et (4) préparation de la prédication pour le CB 18+.
Je vous remercie beaucoup de votre soutient moral, spirituel et financier. Si vous avez des requêtes de prière aussi à me faire part, il me fait plaisir de prier pour vous. Vous n’avez qu’à m’écrire à < caron.marc.andre.bible@gmail.com >. Si vous voulez réagir personnellement à mes articles, vous êtes aussi les bienvenus d’utiliser cette même adresse.
Bonne semaine,
Marc-André Caron 

dimanche 7 juin 2015

C’est quoi le jeûne et pourquoi jeûner?

Jusqu’à cette année, je n’avais jamais jeûné de ma vie. Je n’ai pas vraiment entendu parler de ce thème en grandissant, probablement par sur-correction évangélique envers l’héritage catholique.
Il n’en demeure pas moins que le jeûne est une pratique présente autant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau Testament, que l’Église primitive jeûnait et que le Christianisme dans toutes ces variations a pratiqué le jeûne. Donc c’est quoi le jeûne et pourquoi jeûner?
Je pense que je tend à concevoir la spiritualité comme étant confiné au monde des idées et de l’esprit, néanmoins il s’agit d’un mythe. Pour plusieurs raisons, on pense que les chrétiens détestent le corps et aiment l’esprit. Brièvement, c’est faux. La Bible présente plutôt une vision de l’être humain harmonieuse, et non une opposition d’une corps mauvais et d’un esprit bon: c’est la totalité de l’humain qui est fait à l’image de Dieu, mais c’est aussi la totalité qui est déchue.  Ainsi, le culte que l’humain rend à Dieu n’est pas seulement par la parole et ses idées, mais aussi par ce qu’il fait avec son corps. Si on va plus loin encore, on peut même dire que l’importance du jeûne ne peut être réalisé à moins de comprendre que le corps aussi est sacré!
C’est quoi le jeûne
Le jeûne c’est « la réponse naturelle de tout le corps face aux moments sacrés de la vie »[1]. Les Psaumes (le corpus de prière de la nation d’Israël) sont accompagnés par des actions : prier et s’agenouiller, prier et plaider, prier et méditer, prier et agoniser, et prier et louer. L’un des compagnons de la prière est le jeûne.
Dans le Psaume 35:13-14, David est persécuté par ses ennemis, néanmoins lorsque ceux-ci tombent malades il se met à prier pour eux :
Et moi, quand ils étaient malades,
je revêtais un vêtement de deuil
et je m'humiliais en jeûnant.
Sans cesse, je priais pour eux comme pour un ami ou pour un frère.
J'allais, courbé sous la tristesse,
comme en menant le deuil pour la mort d'une mère.

David n’est pas en train de démontrer à quel point il est meilleur que les autres, mais David, comme tout le monde dans la Bible, comprend que la prière est une activité qui mobilise tout le corps.
Pour être certain, dans les livres des Prophètes et dans le sermon sur la montagne, le jeûne est listé comme la pratique par excellence des hypocrites qui veulent paraître saints (cf. Zach 7:15; És 1:13; 58:3-6; Jér 14:12; 43 :6, 9; Matt 6:16-18). Après une violente critique de l’hypocrisie de la nation, l’Éternel déclare : «  Voici le jeûne auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l'on rompe toute espèce de joug » (Ésaie 58:6).
Ça met en lumière le but jeûne: ce qui est abandonné devrait être donné à quelqu’un d’autre.
John Piper dit du jeûne qu’il s’agit de « tout le corps qui soupire après Dieu ». En parlant des chrétiens marquants dans l’histoire de l’Église, il dit : « ils étaient si affamés de la volonté de Dieu qu’ils voulaient le dire avec la faim de leur corps et non seulement avec la faim de leur cœur.»[2]
Donc le jeûne c’est à propos de quoi? « Trois choses : l’attention, la compassion et la liberté.» [3]
L’attention: parce que l’acuité de l’esprit n’est jamais aussi nette qu’à jeun.
La compassion: parce que jeûner te tourne vers l’autre; dans ta faim vers le Seigneur et par ton temps vers les autres en intercession.
La liberté: parce qu’en te tournant vers Dieu, tu es libéré de ce avec quoi tu luttes, que ce soit de la rancœur par le pardon, un deuil, la convoitise, etc.
Devrait-on jeûner pour obtenir des choses? C’est mettre la charrue avec les bœufs. Ce serait se méprendre de dire: « Je vais jeûner pour que Dieu me donne un gros char. » On ne parle pas d’une recette spirituelle pour accéder à une vie plus pleine --> ce serait de la magie et non porter la croix du Christ.
Dans son petit livre sur le jeûne, Scott Mcknight présente l’illustration suivante pour faire la motivation derrière le jeûne:

Le A est un moment endeuillant sacré, le B est la réponse générée par le moment, c’est-à-dire le jeûne, et C les résultats.
De la même façon que la mort (un événement sacré) de quelqu’un peut enlever à quelqu’un l’appétit, le jeûne est une réponse naturelle à des événements sérieux, endeuillant et sacrés. Les gens dans la Bible jeûnent en réponse à des événements endeuillant: la mort, la réalisation d’un péché grave ou encore une menace nationale. 
Si le schéma est inversé et que la motivation devient le C (les résultats), alors c’est de la magie. Mais « le jeûne est une réponse à un moment sacré, non un instrument pour obtenir les résultats désirés. »[4] Ce n’est pas « si tu jeûnes, tu auras un gros char » mais plutôt « quand ceci arrive, le peuple de Dieu jeûne. »
Mcknight liste des exemples qui aident à visualiser le principe :
A
B
C
Moment sacré
Jeûne
Résultats
Mort



Réagir par le jeûne

Vie
Péché
Pardon
Peur
Sécurité
Menaces
Espoir
Besoins
Réponses
Maladie
Santé

Quand les moments sacrés sont négligés, le jeûne devient un outil shamanique, un bouton magique avec lequel on peut penser obtenir quelque chose de Dieu. Encore une fois, il s’agit d’un mode opératoire incohérent et quasi-blasphématoire. Le point c’est que le jeûne est une réponse. De la même façon qu’un événement tragique peut nous pousser à prier, ainsi la gravité d’un certain événement peut nous pousser à jeûner, afin que nous puissions nous y consacrer avec le sérieux requis.
Comment jeûner?
Le format général du jeûne dans la Bible c’est d’un coucher du soleil jusqu’à l’autre. Ainsi, la puissance d’un jeûne ne se mesure pas par son nombre d’heures ou avec son caractère extrême. L’idée n’est pas de jouer au bras de fer avec Dieu : encore une fois ceci ressemblerait davantage à de la magie. L’idée n’a rien à voir non plus avec se rendre misérable. Jeûner une journée est sans danger et « se fait bien » (pour un étudiant comme moi au moins... c’est peut-être différent si tu es mère au foyer avec 3 enfants ou si tu travailles sur la construction).
L’intention c’est de prier avec tout ton corps et au minimum de mettre à part le temps qu’on ne prend pas pour manger pour cette tâche. C’est aussi quelque chose qui peut se faire à plusieurs, advenant le cas où une communauté fixe ses yeux sur un fardeau commun.
Il y a une « vigilance spirituelle » et une concentration nette associée avec le jeûne qui n’est tout simplement pas présente quand ton corps est plein de nourriture. La vie spirituelle n’est pas une affaire de platitudes intellectuelles, mais c’est holistique. Quand tu jeûnes, c’est ton être entier qui se nourrie de la Parole et c’est ton être entier qui prie.
Est-ce que tu passes au travers d’événements qui semblent au-dessus toi? Est-ce que tu es affligé par un péché et que tu cohabites avec lui en ayant laissé tomber le combat? Peut-être que la réponse appropriée pourrait être de jeûner.
Quelques nouvelles et requêtes de prière 
Je n’ai pas écrit la semaine passée parce que j’étais dans une transition entre mon cours "Exégèse de Romains" et "Introduction à l’Hébreux biblique". Au moment où j’écris habituellement mon blogue, je devais compléter mes travaux pour ce premier cours, et ensuite le dimanche je devais apprendre mon alphabet et à « lire ». Mais bon je suis pas mal certain que vous vous en êtes sortis.  L’hébreux c’est tellement différent du grec! Lire à l’envers n’a rien de vraiment compliqué cependant.
J’ai rencontré un Français qui étudie à la faculté de théologie South Western à Forth Worth (environ à 40 min de Dallas). Il possède un blog très actif à http://leboncombat.fr/ . Guillaume est très impliqué en évangélisation en France, et la rencontre a été très stimulante. Il est aussi issu du mouvement des frères.
Je vais très bien. En comparaison de ces 4 premières semaines, le reste de l’été devrait être moins cinglé et me permettra de retourner faire de l’évangélisation avec mon église à chaque samedi, et aussi d’avoir du temps pour préparer mes prédications pour le camp 18+. Hier j'ai eu deux très bonnes discussions: l'une avec un jeune musulman et l'autre avec un jeune père de famille agnostique (Damian). 
Requêtes : (1) discipline, concentration et acuité intellectuelle. Il y a beaucoup de mémorisation avec l’apprentissage d’une langue. (2) Préparation du CB 18+. (3) Choix de stage pour l’été 2016.
Merci de me lire et de me supporter par vos prières, vos argents et vos encouragements! Je vous souhaite une bonne semaine.
Marc-André Caron




[1] Scott Mcknight, Fasting (Dallas, TX; Nelson, 2009), xii.
[2] John Piper, A Hunger for God: Desiring God through Fasting and Prayer (Wheaton, IL: Crossway, 1997), 104.
[3] Amy Johnson Frykholm, “Soul Food: Why Fasting Makes Sense,” Christian Century (March 8, 2005), 24.
[4] Scott Mcknight, Fasting, xix.

Annexe 1: Survol partiel du jeûne dans la Bible :
OT
Juges 20:26 Après le drame national du meurtre de la concubine du Lévite, le peuple jeûne pour se repentir communément de l’abomination commise.
1 Samuel 7:6 Le peuple jeûne en repentance d’avoir désobéis à la façon dont l’arche de l’alliance devait être transportée
1 Samuel 31:13 (1 Chr 10:12) Des hommes vaillant jeûnent après avoir enterrés les os de Saül, le roi défunt, dont la dépouille avait été déshonorée.
2 Samuel 1:12 Le peuple jeûne et pleurent pour la mort de Saül
2 Samuel 12:16 David prie et jeûne pour son enfant mourant.
2 Samuel 12:21 Les serviteurs de David peinent à comprendre pourquoi il ne jeûnent pas après la mort de son fils. Au verset suivant, David donne sa raison : « Lorsque l'enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je disais: Qui sait si l'Éternel n'aura pas pitié de moi et si l'enfant ne vivra pas? Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Puis-je le faire revenir? J'irai vers lui, mais il ne reviendra pas vers moi. »
1 Roi 20:9 Un jeûne est décrété par Jézabel pour couvrir le meurtre de l’innocent Naboth par des apparences de piété. Suite à cela, il est annoncé que Jézabel et Achab mourront, mais Achab se repend, s’humilie, se revêt de sacs et jeûne. L’Éternel décide de revenir sur sa condamnation à mort. (v.27).
2 Chro 20 :3 Décrété par Jehosaphat pour chercher la face de l’Éternel.
Esther 4:3 Tous les Juifs jeûnent suite à l’annonce de la loi légitimant l’extermination prochaines des Juifs. Au v.16 les Juifs jeûnent pour intercéder pour Esther qui paraitra devant le roi.
Ps 34:13 Quand les ennemis de David sont malades, il jeûne par sympathie pour eux.
Ps 68:11 Le jeûne rend David contrit de par ses fautes passées
Ps 108:24 David devient faible par ses jeûnes au milieu de la persécution de ses ennemis
Joël 1:14; 2:12, 15 Il est annoncé que le peuple devrait se repentir, ce qui serait effectué en partie au travers d’un jeûne. L’arrière-plan des prophéties est l’annonce d’une énorme invasion de sauterelles et éventuellement de l’invasion des Assyriens.
Jonas 3:5 La grande repentance des Ninivites s’expriment par un jeûne de la ville entière, des plus jeunes au plus vieux et mêmes des animaux!
Zach 7:5 L’Éternel questionne la motivation des jeûnes nationaux d’Israël
Esaïe 1:13 Le jeûne est énuméré par l’Éternel comme une pratique religieuse abominable si il est pratiqué par hypocrisie et par des gens aux mains injustes.
Es 58:3-6 L’Éternel reproche les intérêts égocentriques de ceux qui jeûnent en Israël. L’Éternel décrit ensuite le genre de jeûne qu’il veut : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l'on rompe toute espèce de joug; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable. »
Jer 14:12 Le jeûne est listé comme une activité religieuse qui dégoûte l’Éternel lorsque ceux qui le pratiquent sont hypocrites et injustes envers les autres.
Jér 36:6, 9 Le peuple se consacre à un jeûne tout en écoutant la lecture de la Torah.
Daniel 9:3 Daniel jeûne pour chercher la face de l’Éternel
Références à propos de l’horreur des faux jeunes - Zach 7:15; És 1:13; 58:3-6; Jér 14 :12; 43 :6, 9; Matt 6:16-18
Dans le NT
Matt 4:2 Jésus jeûne pendant 40 jours.
Matt 6:16-18 Jésus commande de jeûner humblement et non pas comme les hypocrites qui veulent être vus.
Matt 9:14; Marc 2:18-20; Luc 5:33-35 Les disciples de Jean le Baptiste questionnent Jésus sur les jeûnes stricts des Pharisiens et l’absence de jeûne des disciples de Jésus. Jésus répond que le jeûne est pour le deuil, et qu’il n’y a pas de deuil tant que l’époux est présent (référent à lui-même). Jésus conclut en disant que ses disciples jeuneront quand l’époux sera parti.
Luc 18:9 Dans la parabole du Pharisien et du collecteur de taxes, le Pharisien remercie Dieu de ne pas être « comme les autres » et se vante de jeûner deux fois par semaine et de donner la dime de ce qu’il possède. La leçon a tiré est : « Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. »
Actes 13:2-3 Le Saint-Esprit révèle aux leaders de l’église d’Antioche qu’il faut mettre à part Saul et Barnabas pour une oeuvre particulière. Cette révélation se produit pendant qu’ils servaient et jeûnaient, et ensuite ils prient, jeûnent et imposent les mains avant de les commissionner pour l’œuvre.
Luc 2:37 Anne jeûnait, priait et adorait au temple depuis qu’elle était veuve, c-à-d 84 ans.
Actes 14:23 Les anciens sont établis en autorité après avoir priés et jeûnés
Actes 27:9 L’expression ici réfère au Yom Kippour en relation au temps de l’année (octobre) où la navigation maritime était dangereuse.
2 Cor 6:5 Pour décrire les conditions de labeur difficiles dans l’évangile de l’apôtre Paul : « Sans nourriture. »
2 Cor 11:27 Ibid