samedi 19 juillet 2014

Un aveugle au séminaire?

Alors que j’emménageais dans le Washington Hall (le nom de mon appartement), j'ai trouvé drôle de voir les écriteaux sous-titrés en braille. Je me disais: "qu'est-ce qu'un aveugle ferait dans un séminaire?" Parce que la principale chose que l'on fait au séminaire, c'est de lire. Chose assez difficile à faire sans vision.

La semaine passée mon collègue au bureau de poste était justement un aveugle, un très charmant monsieur dans la soixantaine. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre qu'il était un gradué de DTS et qu'il avait obtenu son Th. M. en 1992. Sans vision, il a réussi à apprendre à traduire le grec koinè et l’hébreu biblique, à lire la quantité de lecture requise pour un niveau de maitrise (principalement au travers d'audio-cassette, de braille et de collègues étudiants qui lui lisaient) et à rédiger ses dissertations.

Alors qu'il m'expliquait comment c'était ardu de lire du grec avec du braille et comment il s'y prenait pour parvenir à faire ses lectures, j'étais tout simplement abasourdi. La moquerie interne que j'avais entretenue à propos des écriteaux brailles venait d'être réfutée par sa résolution indivisible à accomplir l'impensable et à faire ce que peu ont même imaginé être capable de faire dans des conditions normales. Et toute cette résolution était enracinée dans un amour profond et sincère pour le Christ, qui le pressait de faire ceci comme un service raisonnable.

Et il n'était pas le premier. Dans son année, il m'a dit qu'il y a eu quelque chose comme 7-8 aveugles qui ont gradué et qu'il y en avait eu un précédemment dans les années 70.

J'ai trouvé que c'était extrêmement inspirant. C'est un exemple qui m'encourage à avoir de l'ambition.
En même temps, c'est un exemple qui remplit d'humilité et qui recentre nos maux quotidiens. C'est en effet bien difficile de se plaindre d'une tâche scolaire quand tu as deux yeux pour l'accomplir alors que quelqu'un avant toi la faite "les yeux fermés".

Et ce n'est pas comme si il avait toujours été sans vision. Il l'a perdu progressivement à partir de 10 ans alors qu'à cette époque le diabète ne se contrôlait pas aussi bien qu'aujourd'hui. Mais il ne s'est jamais laissé abattre.

En fait, sa vision n'était pas son seul problème de santé. Il en avait plusieurs autres. Mais, il n'y avait en lui aucune racine d'amertume ni aucun cynisme envers la vie, les autres et Dieu. En fait, il articulait sa douceur (il allait souvent tester sa "sweetness"- jeu de mot avec son diabète) autour de la valeur qu'il avait comme être humain aux yeux de Dieu. 

Comment mon ami a-t-il servi l'Église suite à sa graduation? Il a été chapelain dans un hôpital pour plusieurs années, puis il a été pasteur associé et il est actuellement retraité, mais toujours activement impliqué dans son église locale, principalement au travers de l'école du dimanche.

Quelques nouvelles

  • Je serai de passage au Québec entre le 11 (la date est floue) et je prendrai l'avion le 17 août au matin de Québec vers Dallas. Je me suis réveillé au milieu de la nuit en pensant au billet d'avion pas cher que je n'avais pas acheté la veille à partir de Burlington (Vermont), pour finalement voir qu'il n'était plus disponible. Je regarde d'autres gros aéroports et tous les prix sont gonflés de plus 100$. Je me tourne vers Québec et je vois que le prix est le même que celui que j'avais pensé acheté à partir de Burlington, à la différence que c'est 5h d'auto plus proche, ce qui est se prend bien. 
  • La fin de session arrive (officiellement je finis le 8 août). 
  • Requête de prières: que j'aie du discernement pour le choix d'un stage, le choix de mes implications dans mon église locale et le choix de ma spécialisation de maitrise. Je rencontre une conseillère pour ce dernier point lundi prochain.

Merci encore de votre intérêt, de vos prières, de votre soutient et de votre amitié,

Marc-André Caron. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire