samedi 2 août 2014

Si Dieu est vraiment en charge et connecté à toutes les souffrances du monde, pourquoi est-il si capricieux et injuste?



Comment réconcilier la tension entre le mal et la souffrance et l’existence d’un Dieu parfaitement bon?

Quelle est la pertinence de Jésus-Christ?

Quel est le sens de la croix?

Quelle est la différence entre Jésus-Christ et les autres religions?

Qu’est-ce qu’un chrétien?

Pourquoi Jésus est-il mort?

Comment un chrétien devrait conduire sa vie?

La croix de Jésus-Christ apporte des réponses à toutes questions.


« La croix de Jésus-Christ », par John Stott

Mon titre est une citation de Philip Yancey, lui-même cité par John Stott dans « La croix de Jésus-Christ ». C’est un livre d’abord publié en 1986, puis révisé en 2006, par l’auteur John Stott (1927-2011). Stott était un prêtre anglican et il fut l’un des leaders évangéliques les plus influents du 20e siècle. J’ai lu durant l’été sa biographie autorisée et trois de ses livres, dont « la croix de Jésus-Christ », que j’aborde ici. Le livre est à mi-chemin entre un ouvrage populaire et un ouvrage érudit de théologie. Il est endossé par plusieurs comme étant un classique.

John Stott est un auteur particulièrement cultivé et quand tu le lis tu ne souffre pas de l’accuser d’obscurcir des évidences ou d’éviter les controverses. Au contraire, Stott met de l’avant les difficultés apparentes du message et répond tout au long de son livre aux objections de l’humanisme athée et des différentes traditions théologiques et il raisonne avec ces courants pour montrer comment la croix, dans son sens biblique (c’est-à-dire tel que présenté dans la Bible par la synthèse de tous les passages qui s’y rapportent), représente LA réponse aux questions existentielles que l’humain peut se poser. Tout n’est pas répondu (ce serait ambitieux en 380 pages...), mais le livre est une proclamation claire et détaillée de la vision du monde de tous chrétiens qui se réclament de l’autorité de la Bible.

Si tu souhaites (1) approfondir ta foi ou encore (2) connaitre la vision du monde des chrétiens (et non pas la caricature que l’on peut s’en faire ou encore la honte que nous apportons au nom de Jésus-Christ en ne vivant pas à la hauteur de ce qu’il appelle les chrétiens à être), c’est un ouvrage que je recommande vivement. En fait, en excluant la Bible, c’est le livre qui, à mon sens, présente et défend l’évangile et ses implications de la façon la plus claire et la plus détaillée.

Donc quel est l’argument du livre?

L’argument du livre, comme son titre l’indique, c’est la croix. La crucifixion de Dieu le Fils. Stott présente la croix comme étant le centre de la foi du christianisme historique. Il résume le message de cette façon :
« c’est en Christ et par Christ crucifié, que Dieu s’est substitué lui-même pour les humains en portant nos péchés, mourant à notre place la mort que nous méritions de mourir, afin que nous puissions être restauré en sa faveur et adopté dans sa famille ».
Cet énoncé de foi est le cœur la bonne nouvelle des chrétiens, et Stott, dans « la Croix de Jésus-Christ », avance que c’est justement avec le point de vue de la colline du Calvaire que toutes les questions précédemment citées peuvent être répondues.

Je veux prendre le peu de place que je me donne dans mon blogue pour résumer les grandes lignes de sa réponse (ce qui n'est qu'un chapitre du livre).

D’abord, accordons nous pour dire que tout le monde a une vision du monde. Elle peut être réfléchie, héritée et changeante, mais tout le monde en a une. Quoiqu’elle soit, ta vision du monde dicte ta compréhension de la souffrance. Pour certains, la souffrance n’a pas de sens, tout comme l’existence n’a pas de sens. Mais pour ceux qui suivent Christ, tout à un sens. Ainsi, est-il de la souffrance.

Stott liste 6 raisons bibliques qui apportent une réponse au problème de la souffrance, rappelant au passage qu’un livre entier de la Bible, le livre de Job, traite de la souffrance et de son apparente absurdité dans ses 42 chapitres. 

Sa sixième raison, et la plus magnifique, c’est que les souffrances du Christ sont reliées aux nôtres.
Rappelons les charges contre Dieu:
  •  « Si Dieu est vraiment en charge, et connecté à toutes les souffrances du monde, pourquoi est-il si capricieux et injuste? »
  • « Parfois on se représente Dieu entrain de se prélasser, peut-être même assoupi, dans un genre de chaise longue céleste, pendant que des millions d’affamés meurent de faim. »
  • « Est-ce que Dieu est un sadique cosmique? »
Stott répond: 
« C’est cette terrible caricature de Dieu que la croix brise en miettes. On ne devrait pas envisager Dieu sur une chaise longue, mais sur une croix. Le Dieu qui permet que nous souffrions a souffert par le passé lui-même en Christ ». Il poursuit en détails en expliquant comment Dieu souffre avec nous aujourd’hui dans son saint amour éternel.
  
« Je ne pourrais pas moi-même croire en Dieu si ce n’étais pas de la croix. Le seul Dieu dans lequel je crois, c’est celui que Nietzsche ridiculise en tant que « Dieu sur la croix ». Dans un monde de douleur, comment pourrions-nous adorer un Dieu qui en est immunisé? ». 

Ensuite Stott met en parallèle les Bouddhas impassibles, les jambes croisés et les yeux fermés, avec le Christ solitaire, tordue et torturée sur une croix, les clous perçant ses pieds et ses mains, le dos lacéré et ses membres étirés, son scalpe déchiré par les épines, sa bouche intolérablement asséché et plongé dans l’obscurité de l’abandon du Père. 

 « C’est le Dieu pour moi! » dit Stott. Il a laissé de côté son immunité à la douleur. Il est entré dans notre monde de chair et de sang, de larmes et de mort. Il a souffert pour nous. Nos souffrances deviennent maniables à la lumière des siennes. 

Il y a encore un point d’interrogation à côté de la souffrance, mais au-dessus il y a une autre marque, la croix symbolisant la souffrance divine.

Ainsi, en montant la colline du Calvaire, on gagne un point de vue sur toutes les tragédies de la vie. La croix ne résout pas le problème de la souffrance, mais elle fournit la perspective essentielle par laquelle nous pouvons regarder à celle-ci.

Si Dieu est bon, pourquoi le mal n’est-il pas anéanti?
La Bible dit plutôt : Parce que Dieu est bon, il jugera le mal et le détruira. Puisque chacun d’entre nous est pécheur, chacun d’entre nous est donc une partie du problème, de ce qui devrait être anéanti. Mais Dieu prouve son amour envers l’humanité en ce qu’il a porté lui-même la condamnation personnelle des humains sur la croix. La croix du Christ, ce sont mes fautes à moi qui ont cloué Jésus dessus. Ce sont les tiennes aussi. La croix c'est la substitution du Fils à la place des humains, afin que ceux-ci puissent être justifiés devant Dieu. Tous peuvent recevoir le pardon que le Christ a acquis à la croix; c’est un cadeau gratuit qui se reçoit par la foi, à tous ceux qui le demande.

Vue de cette façon, la croix est un message de pardon, de rédemption, de réconfort et porteur de sens. Ce n’est pas qu'une lunette d’approche pour vivre une bonne vie. Je crois plutôt que c’est LA vie. Que c’est la réalité absolue. 

Donc non, Dieu n'est pas injuste ni capricieux. Dieu est profondément peiné par toutes les souffrances, les larmes et le péché qui souillent l'humanité. Il en est tellement peiné qu'il s'est incarné en homme pour mourir sur une croix afin de réconcilier les humains à lui par sa mort, en servant de substitut pour nous qui sommes pécheurs. Se faisant, il amène la vie éternelle à ceux qui placent leur foi en lui, et il amène la guérison à tous ceux qui ont le cœur brisé, peu importe la raison. 

Quant à moi, ça m'amène à l'adoration.

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 Quelques nouvelles

-Je suis dans ma dernière semaine de ma session d’été. Il ne me reste qu’un examen final de grec à faire, après quoi je reviendrai au Québec entre le 10 et le 17 août. Je serai au Camp Brochet le 15 et le 16 août.
-Requêtes de prière : 1) Ministère d’évangélisation avec City Church, 2) Choix de ma thèse de maitrise, 3) Choix de mon profile de maitrise.
-Merci encore de votre soutient, de votre intérêt, de vos prières, de votre amitié. Vous êtes un encouragement très important et vous me pousser à me dépasser chaque jour dans mes études ici. Merci de m’écrire et de vous intéresser.

Marc-André  


Ps:

-Vous comprendrez que ce court article n'est pas une tentative de répondre à toutes les questions que soulèvent ce sujet. Je peux penser à au moins une dizaine de questions importantes que les affirmations précédentes soulèvent, cependant ce n'est pas le but de ce blogue que d'être une encyclopédie. Mon point est le suivant: Dieu n'est pas un grand-père barbu loin dans le ciel, mais il est mort crucifié et il fut ressuscité pour que le problème du mal puisse être réglé.  

-Veuillez me pardonner parce que j'utilise ici les termes "souffrances", "mal" et "douleur"  avec un certain manque de rigueur (ils ne sont pas la même chose, mais je n'en ai pas vraiment fait la distinction ici.

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