samedi 15 novembre 2014

Être en criss/Être en Christ partie II



L’un des exigences non-académiques de mon programme c’est de prendre part à un groupe de « formation spirituelle » qui se rencontre à toutes les semaines. Nous sommes 5 et l’objectif est de cheminer ensemble pendant les deux prochaines années et de se travailler les uns les autres pour finalement grandir.
Récemment les discussions et les introspections ont tourné autour du concept « d’identité ».
Un piège serait de se définir uniquement (ou principalement) par ce que nous croyons être notre rôle principal: le travail ou notre rôle familial (d’époux ou de parent). Ce serait un piège, parce que ces deux choses sont temporelles. Personne n’est mariée pour toujours (et ce n’est pas tout le monde qui se marie/passe le plus gros de leur vie adulte dans une relation continue) et le jour de la retraite arrivera, ou l’emploi qu’une personne occupe aujourd’hui pourrait être perdu le lendemain. Un jour les enfants quittent la maison.
Pareillement pour les succès. Quand je vais être rendu « poche »... qui est-ce que je vais être? Un « has-been »?
Donc si l’aspect principal de mon identité est ancré dans le temporel, sur quoi vais-je me tenir quand ça me sera enlevé?
Pour moi, la seule fondation qui demeure toujours c’est que je suis en Christ (voir le billet "être en criss / être en Christ"). Ça ne veut pas dire que mes autres attributs/caractéristiques ne sont pas importants, néanmoins je sais que le monde peut s’écrouler, toutefois qui je suis en Christ c’est ferme comme le roc. 

Les faux-soi

Pour revenir à mon groupe, l’un des aspects fascinants des discussions c’était le concept des faux-soi (false selves) que l’on projette aux autres et aussi dans lesquelles on fonde notre identité malgré nous.
Un peu d’introspection : les 8 dernières de ma vie ont été toutes investies dans la préparation pour le séminaire et puis ultimement pour servir l’Église québécoise à temps plein. (Je me revois dans mes cours de baccalauréat étudier des cartes de l’Europe médiévale par cœur pour être sur d’avoir la cote universitaire nécessaire pour être accepté à DTS. J’ai de la misère à me rendre à Roberval, mais je peux situer la Lotharingie par exemple...)
Même si mon objectif est très pieux, si je suis honnête avec moi-même, ma propre perception en tant que « séminariste/futur serviteur de l’évangile » est centrale à mon identité. Si je n’avais pas ça, tsé... ce serait... différent?
Maintenant supposons que toutes les portes se fermaient pour ce que je perçois être mon futur et que j’étais forcé de quitter le séminaire, est-ce que je serais ok avec ça?
Mmmmmm.....
Je pense que je serais correct et que je serais capable de rebondir sans traumatisme. Je ne suis pas vraiment à l’aise avec l’idée, toutefois en sachant que mon identité est en Christ et que qui je suis en totalement transcendé par lui, ceci rend la perspective d’un bouleversement majeur acceptable.
Je me vois dans le futur réaliser ce constat et avaler la pilule amer du bouleversement majeur, mais je crois que mon identité en Christ me permettrait d’accepter les changements de plan, de me retraiter sur mon Dieu puis de renfoncer avec un nouveau dessein.

Quand qui je crois être s'écroule


 Écrire ceci me rappelle un sans-abri que j’ai rencontré en octobre. Le gars avait dans la cinquantaine. Au début des années 1990, il m’a dit qu’il avait fait le camp des Cowboys de Dallas comme receveur et qu’il avait finalement été retranché. Puis ensuite sa vie a pris une débarque, il a commencé à se droguer et à boire comme mécanisme de survie face à ce qui était l’écroulement de son identité. Puis finalement il s’était ramassé en prison, et au moment où je le rencontrais il était sur le point d’avoir son casier judiciaire effacé, ce qui allait l’aider à se trouver un emploi. La triste rétrospective d’une vie brisée par une identité fondée sur le sable.

Un modèle sympathique de qui je suis en Christ


 Après réflexion, je conçois mon identité de la façon suivante (à noter que l’image n’a rien de systématique, de scientifique ou de terriblement précise, mais je l’aime bien).
·         Fidèle au langage biblique, les humains sont des vases d’argile. Nous pouvons contenir bien des choses: des précieuses comme des vaines, néanmoins nous sommes bien fragiles.
·         Puisque je suis en Christ, c’est lui qui me rempli. Mon identité et toutes mes caractéristiques sont complètement transcendées par lui.
·         Les autres composantes de qui je suis (mes occupations, ma personnalité, mon arrière-plan, etc.) flottent dans la jarre. Elles sont un peu comme du colorant alimentaire qui me donne ma couleur propre.
En dépit de la couleur du mélange, peu importe ce que je suis est en quand même pleinement en Christ. L’image est très simplette, mais je la trouve utile parce qu’elle illustre bien comment toutes les caractéristiques d’un chrétien sont complètement transcendées par le fait qu’il est en Christ. Ça illustre puissamment que je suis avant tout un chrétien, mais ça ne nie pas l’idée que je suis une personne avec des caractéristiques particulières. Par conséquent il n’y a pas de fausse opposition entre « les choses de la vraie vie » et être un chrétien. De plus, si ma vie est virée de bord, je ne suis pas détruit parce que je sais que je suis encore complètement en Christ. La couleur du mélange peut changer, toutefois qui je suis en Christ c’est totalement ferme.
Ça aide aussi à donner un sens à ce qui peut ne pas en faire à prime abord. Voir toute sa vie transcender par Christ enlève la distinction stupide que l’on peut faire entre le séculier et le sacré: tout devient sacré. Mon travail est sacré, mes études sont sacrés, mes amis sont sacrés, car tout ce que je fais est fait en Christ.
Il n’y a plus de « vies séparées ». Mon dimanche matin n’est pas le moment spirituel de la semaine, mon vendredi soir n’est pas le moment de récréation, mes lundi-vendredi ne sont pas les moments où je travaille: tout est intégré par qui je suis en Christ.

« Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos, tant qu'il ne repose pas en toi » Augustin

« Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. » (1 Corinthiens 10:31)
L’apôtre Paul

« Ce que nous sommes (notre soi ou notre identité personnelle) est partiellement le résultat de la Création (l’Image de Dieu) et particulièrement le résultat de la Chute (l’Image défigurée). Le soi que nous devons répudier, renier et crucifier est notre soi déchu, tout notre intérieur qui est incompatible avec Jésus-Christ (d’où le commandement du Christ, « ...qu’il renonce à lui-même et qu’il me suive »). Le soi que nous devons affirmer et valoriser est notre soi qui fut créé, tout notre intérieur qui est compatible avec Jésus-Christ (d’où son affirmation que si nous nous perdons nous-mêmes en reniement de soi, que nous nous trouverons). Le vrai reniement de soi (le reniement de notre faux soi déchu) n’est pas le chemin vers l’autodestruction, mais le chemin vers la découverte de soi. »
John Stott



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Quelques nouvelles et requêtes de prière :
  • J’ai eu du temps fantastique aujourd’hui avec les gars de mon église. Nous sommes allés distribuer du chocolat chaud gratuit tout en partageant l’évangile. À 6 degré à l’extérieur, c’était vraiment une approche plaisante.
  • Je suis présentement en semaine de lecture.
  • Requêtes de prières: (1) passion, discipline, perspicacité, engagement, intelligence, croissance, etc.! (2) Samedi d’évangélisation avec CCI (City Church International) - spécifiquement un dénommé Quentin avec qui j’ai eu vraiment une bonne discussion aujourd’hui, (3) mon après séminaire. 

Merci de me supporter de toutes les façons que vous utilisez. Vous êtes un encouragement énorme et je me sens redevable envers vous pour m’investir dans ce que vous m’avez envoyé faire ici aux limites de l’humainement possible (ok... un peu d’exagération). Merci de votre confiance et de votre engagement dans le Seigneur. Vous faites réellement une différence.

Marc-André Caron 

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