Récemment, je lisais « The
Moral Vision of the New Testament » (Richard B. Hays). Le but
de Hays dans son livre est d’offrir un cadre dans lequel le Nouveau Testament
(NT) peut être synthétisé de façon cohérente pour guider l’Église dans ses
décisions. Il avance que son entreprise est nécessaire, puisque comme sa
grand-mère disait « le diable aussi cite la Bible pour supporter ses
propres buts. » Les chrétiens se reconnaissent bien là-dedans: par
moment on peut avoir l’impression que des positions opposées sont tenues par
des gens se réclamant tout autant de l’autorité de la Bible.
En se basant
sur des images qui sont présentes dans tout le canon du NT et qui synthétisent
efficacement ses thèmes centraux, Hays suggère trois « images
focales » pour guider les réflexions éthiques dans l’Église : la
communauté (i.e., de l’Église), la croix et la nouvelle création. Il poursuit
en soulignant quelque chose de très intéressant: « certains lecteurs
seront surpris de trouver que je n’ai pas proposé l’amour comme thème
unificateur pour l’éthique du Nouveau Testament ».
Il poursuit
: « il est souvent supposé que l’amour est le message de base du
Nouveau Testament. En effet, les lettres de Paul, l’évangile de Jean et les
épitres de Jean soulignent de façon explicite l’amour comme un élément
distinctif de la vie chrétienne : il s’agit de « la voie par
excellence » (1
Cor 12:31-13:13 ), de « l’accomplissement de la loi »
(Rom 13:8 ), du
nouveau commandement de Jésus (Jean
13:34-35 ), et la révélation du caractère de Dieu qui doit être
reflété dans les relations à l’intérieur de la communauté des croyants (1 Jean 4:7-8 ) ».
L’amour
est-il le message de base du Nouveau Testament? Hays donne quelques raisons
pour lesquelles le concept de l’amour n’est pas adéquate pour résumer la vision
morale du NT (et ainsi guider nos consciences). Je vous en partage deux:
(1) D’abord,
c’est que l’amour n’est pas une image : « plutôt, il s’agit d’une
interprétation d’une image. » Il poursuit : « ce que le
Nouveau Testament signifie par ‘amour’ s’incarne concrètement dans la
croix. Comme 1 Jean 3:16 le déclare avec
simplicité : « Voici
comment nous avons connu l'amour: Christ a donné sa vie pour nous; nous aussi,
nous devons donner notre vie pour les frères et sœurs » (SG21). Le sens
du mot ‘amour’ est donné pleinement et exclusivement par la mort de Jésus sur
la croix; en dehors du récit de cette image, le mot n’a pas de sens. Ainsi,
ajouter l’amour comme une quatrième image serait non seulement superflu, mais
ce serait aussi d’aller dans la direction d’une abstraction conceptuelle, loin
de l’image spécifique de la croix. »
(2) Une autre raison, c’est la perte de
sens du terme dans le discours populaire. « Ce terme [l’amour] a
perdu sa puissance de discrimination, étant devenu une couverture pour
l’indulgence. [...] On entend souvent des voix dans l’Église implorant que
les demandes radicales de la vie de disciples ne soient pas présentées aux
membres de l’Église, parce que la chose la plus ‘amour’ à faire est d’inclure
tout le monde sans imposer de demandes sévères -- par exemple, le partage
économique ou la fidélité sexuelle. [...] Le récit biblique nous enseigne
que l’amour de Dieu ne peut pas être réduit à ‘l’inclusivité’ : l’amour
authentique nous appelle à la repentance, à la discipline, au sacrifice et à la
transformation (cf. e.g., Luc
14:25-35 ; Héb
12:5-13 ). Nous pouvons
avoir accès à la puissance de l’amour seulement en insistant que le sens de
l’amour soit découvert dans le récit du Jésus du le Nouveau Testament - ainsi,
dans la croix. »
Bref, je
trouvais que les points de Hays étaient judicieux, puisque souvent un point de
départ des gens « spirituels mais non religieux » est de
croire en ‘Dieu’, puisque Dieu est amour et l’amour est Dieu. Bien que cela
sonne quasi-biblique, c’est dans les faits antichrétiens. Pour l’Église,
l’amour a toujours une forme précise, celle de la croix. La croix présume la
justice de Dieu satisfaite par un sauveur parfait qui s’est donné en victime à
la place de ceux qui auraient dû porter cette condamnation. C’est le supérieur
qui cède son privilège pour l’inférieur. Ce n’est pas la négation de
l’existence du mal et du péché par l’adoption d’une naïveté toute inclusive,
c’est la réalité du péché et de ses conséquences qui est mise à mort par la
mort et la résurrection du messie, Jésus. Puisque Dieu a tant aimé en envoyant
son fils, ceux qui veulent être disciples de Jésus portent leur croix chaque
jour.
« Voici
comment nous avons connu l'amour: Christ a donné sa vie pour nous; nous aussi,
nous devons donner notre vie pour les frères et sœurs »
1
Jean 3:16
Donc oui, l’amour résume le NT, mais
seulement dans la mesure où c’est l’amour incarné dans le récit de la croix.
Quelques nouvelles et
requêtes de prière :
(1) J’étais
à Snyder (situé à 4 heures à l’Ouest de Dallas) la semaine passée. On m’avait
invité à apporter la Parole dans un groupe jeunesse et dans un souper
d’évangélisation. Merci pour vos prières, le voyage et les prédications se sont
bien déroulées. Ce fut une fin de semaine bénie.
(2) Je
travaille présentement sur mes applications dans différents programmes de
doctorat (Dallas et U. Laval).
Requêtes:
(1) discipline, passion, acuité intellectuelle et équilibre (copine, vie
d’église); (2) applications pour doctorat (choisir où aller? sujet de
recherche?); (3) grandir en grâce et connaissance de notre Seigneur et Sauveur.
Merci beaucoup de me lire de votre support
spirituel et matériel indéfectible.
Marc-André
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