samedi 6 septembre 2014

La comparaison tue le contement - quelques réflexions sur la prière



Quand tu te compares, tu ne te console pas parce qu’il y a toujours quelqu’un devant toi; que ce soit à l’école, au travail, ou les possessions d’un proche. C’est facile d’être jaloux d’à peu près n’importe quoi.

Je me surprend souvent à juger les motifs des gens et à formuler toutes sortes de raisonnements pour justifier comment je suis et pour dévaluer mes rivaux mentaux afin que je maintienne mon prestige interne. Ce à quoi je veux en venir, c’est que la comparaison tue le contentement. Quand je me compare, j’observe chez moi que les pensées que j’entretiens sont en général négatives, axées sur la jalousie, plutôt qu’un désir de suivre l’exemple de cette personne. Vous savez... les usuelles questions telles que : « comment se fait-il qu’ils ne me l’ont pas demandé [plutôt qu’à lui]? », « pourquoi n’ai-je pas eu droit à ça et lui oui? », et etc. C’est souvent accompagné de plusieurs excellentes raisons pourquoi je serais un meilleur choix.

Donc oui, la comparaison tue le contentement.

Motivé par la jalousie, je cherche à avoir des choses que je n’ai pas besoin d’avoir. Ou peut-être que ce serait bien que je les aie, mais voici la jalousie est surtout un sentiment autodestructeur, un chemin qui ne mène nulle part. Et tout ceci arrive parce que je suis égocentrique (égo signifiant « je » en grec, soi-dit en passant).

Permettez moi de citez un petit récit biblique : Marc 10 :35-37. Jésus et ses disciples approchent Jérusalem et Jésus vient de prédire sa mort et sa résurrection pour la troisième fois (10:32-34), rien de trop rassurant. Le contexte pousse Jacques et Jean à poser une question :

35 Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s'approchèrent de Jésus, et lui dirent: Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons.
36 Il leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous?
37 Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire.

Je cite John Stott sur le sujet : « ceci se qualifie certainement comme la pire et la plus flagrante des prières égocentriques jamais priées... C’est exactement l’opposé de la vraie prière, dont le but est de ne jamais plier la volonté de Dieu à la nôtre, mais de toujours plier notre volonté à la sienne. Pourtant le monde (et même l’église) est plein de Jacques et de Jean, des chercheurs de renommée, affamé d’honneur et de prestige, mesurant la vie par la réalisation et rêvant éternellement de succès. Ils sont agressivement ambitieux pour eux-mêmes (La Croix du Christ, p. 279) ».

Quand tu te présente devant Dieu en prière, l’exercice te force à l’humilité. Tu considère qui il est et tu reconnais qui tu es. Et si tu es seul, il n’y a personne à qui tu peux mentir. Il n’y a pas de masque que tu peux porter devant Dieu. Et puis ça arrive. La prière me décentre de qui je suis en me mettant en face à qui Dieu est. Ma jalousie dégonfle.


Quand tu vas devant Dieu en prière, tu es obligé de débarquer de ton cheval de noblesse pour aller à genoux. Et donc tu perds le piédestal que tu utilisais pour regarder les autres de haut. Et tu contemple le Père, et tu réalises qui tu es. Fondamentalement, je suis un pécheur, inadéquat en bien des choses. Et c’est quand je gagne une telle perspective de qui je suis vraiment et de qui Dieu est, que je suis contenté et que je cesse de me comparer. Le sens de la grâce résonne très fort.

Plutôt que de jalouser ou de condamner mon prochain, mes collègues, ou mes « ennemis », je prie pour eux. Sais-tu ce qui m’arrive quand je prie pour des gens qui ne me font pas particulièrement lever le poils des bras? Mon amour pour eux grandit. Je les vois comme des frères et des sœurs en Christ, la prière me pousse à voir en eux la dignité inhérente à tous êtres humain de par l’image de Dieu qui est en chacun d’entre nous. À prime abord, il n’y a rien de bien « digne » chez un alcoolique chronique qui vient de passer 28 ans dans la rue.

Tout ça pour dire: la prière me dépouille de mon orgueil, de ma jalousie et de mon attitude de protection-de-mon-prestige. Quand je suis à genoux en prière, je m’enlève la tête de mon nombril et je regarde à la croix : qui je suis, qui Dieu est, et qui est mon prochain. Et je ne vais pas vous mentir, je crois sincèrement que ça me rend moins orgueilleux, moins jaloux et authentiquement content pour les réussites des autres.

Plutôt que d’haïr et de commérer, prier pour le bien de la personne en question, c’est particulièrement bon dans mon cas. Parce que c’est ensuite assez dure de « maudire » cette personne que je viens de « bénir ».

Encore une fois je cite John Stott : « la vraie prière, dont le but est de ne jamais plier la volonté de Dieu à la nôtre, mais de toujours plier notre volonté à la sienne. »

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Quelques nouvelles :
Une après-midi à "apporter le royaume"
J’entame ma troisième semaine. Tout se déroule extrêmement bien. La cohabitation avec mon co-chambreur se déroule à merveille. J’ai beaucoup d’énergie pour me « clancher » des journées d’étude assez extravagantes; je suis reconnaissant de vos prières.

Requête :
-Mes samedi d’évangélisation avec City Church International
-Mes études : l’énergie, la passion, la concentration, la discipline, la rigueur et aimer Jésus
-J’ai appris que mon stage devait se dérouler obligatoirement sur 3 sessions (donc une année complète). Je ne sais pas si je pourrai le faire au Québec, dans ce cas. Ça me cause une certaine frustration, mais au final je sais que tout sera pour mon bien.

Merci de votre soutient, de vos prières, de vos messages d’encouragement et des interactions que j’ai avec vous par message privée/courriel. Si vous avez des requêtes de prière, il me fait plaisir de prier pour vous, n’hésitez pas à m’écrire!

2 commentaires:

  1. Un gros merci pour ton article ! Je crois qu'on a tous des hard times avec la comparaison et la jalousie, et ça rend notre coeur amère et maussade. En plus, bien souvent, on ne les considère pas même aussi graves que nos autres péchés, alors qu'ils détruisent tout autant, et mettent un frein à notre communion avec Dieu!

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    1. Merci Camille.
      Bon point, c'est vrai ce que tu dis; la jalousie ne nous pousse pas davantage vers Dieu.

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