Me sentant lâche, je me suis
dis : « pourquoi ne pas plagier un article déjà écrit et faire
quelques changements stratégiques? » Ma conscience m’accusant
fortement, j’ai décidé de mettre le texte de Mme Mélanie Dugré, "la résistance religieuse", dans la colonne
de gauche (publié le 7 octobre sur La Presse), et de reproduire son texte avec
mes modifications en jaune dans la colonne de droite.
« La
résistance religieuse » de Mme Mélanie Dugré
La religion
qui juge, condamne et ordonne, celle qui prétend pouvoir distinguer le bien
du mal et détenir la vérité absolue, m'a toujours donné de l'urticaire. Je ne
nie pas que la foi, religieuse ou pas, puisse être réconfortante, salutaire
et salvatrice pour l'humain, mais je suis convaincue qu'elle relève de la
sphère privée et doit se faire discrète.
La liberté de religion fait
évidemment partie des droits fondamentaux que nous avons choisi d'inclure
dans la Charte canadienne des droits et libertés. Un geste sans contredit
important, pour le meilleur et pour le pire, et dont la portée était sans
doute insoupçonnée au moment où il a été posé. Le meilleur se fait bien
timide par les temps qui courent, pendant que le pire fait fréquemment les
manchettes. J'aurais pu parler du niqab, mais je n'ai surtout pas envie de
faire une fleur aux conservateurs en revisitant ce que plusieurs ont
qualifié, à juste titre, « d'arme de distraction massive ».
En revanche, je constate que
la religion ne se gêne pas pour se mêler, que dis-je, pour faire reculer
certains débats sociaux. Il suffit de penser à ce qui se passe en Ontario, où
l'école Thorncliffe Park, située dans un quartier reconnu pour abriter une
grande population musulmane, s'est littéralement vidée dans un mouvement de
protestation à l'égard du nouveau programme d'éducation sexuelle en milieu
scolaire, auquel s'opposent les parents pour des motifs religieux. Le Québec
n'est pas en reste, avec l'Association des parents catholiques du Québec
(APCQ), qui a formulé des menaces semblables.
Je reconnais à ces gens le
droit de retirer leurs enfants d'un cours qui interfère avec leurs
convictions, tout en soulignant que lorsque leurs petits anges s'extraient de
la bulle familiale aseptisée aux effluves religieux, ils sont exposés aux
mêmes réalités que les petits diables de leur âge. L'idée derrière ce
programme n'est pas d'abdiquer nos responsabilités parentales à l'égard de
l'éducation sexuelle, mais bien de permettre à l'école et aux parents de
travailler en équipe afin de fournir des informations exactes, transmettre
des messages clairs et éducatifs, faire de la prévention et rajuster le tir
quant aux images, mythes et fictions dont les enfants sont bombardés.
La religion devrait se garder
une petite gêne puisqu'en matière de sexualité humaine, l'histoire révèle
qu'elle fait plutôt office de piètre modèle et conseillère.
Que dire maintenant de la
récente sortie de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), qui
demande aux candidats aux élections fédérales de se prononcer sur l'aide
médicale à mourir et réclame un « vrai » débat sur cette
question ? Rappelons que d'exhaustives consultations publiques ont été
tenues, qu'une loi a été votée et adoptée et que la Cour suprême s'est
prononcée.
Est-ce qu'on peut maintenant,
s'il vous plaît, avancer et arrêter de faire deux pas en arrière après en
avoir fait un, lentement et péniblement, en avant ? Rassurons les
récalcitrants : les paramètres de la loi sont stricts, il n'y aura
pas de tordage de bras, pas plus, comme le craint le cardinal Lacroix, qu'on
ne se débarrassera à coups de seringues venimeuses de toute une génération
qui coûte une fortune en soins de santé. Eh oui ! il est possible de
continuer à développer et investir dans les soins palliatifs tout en
encadrant l'aide médicale à mourir.
Les groupes religieux, quels
qu'ils soient, font souvent preuve de résistance devant les enjeux sociaux
qui bousculent traditions et idées reçues, mais qui sont néanmoins
indissociables de l'évolution de notre société. Ces groupes auraient avantage
à user de retenue et de discrétion en évitant les prises de position
publiques catégoriques et tranchées qui nous font collectivement stagner,
voire reculer.
|
« L’intolérance
séculière » par ‘moi’!
Le sécularisme qui
juge, condamne et ordonne, celui
qui prétend pouvoir distinguer le bien du mal et détenir la vérité absolue,
m'a toujours donné de l'urticaire. Je ne nie pas que le sécularisme, athée ou pas, puisse être utile, relativement moral et
un facteur positif pour le développement humain, mais je suis
convaincu qu'il
relève de la sphère privée et doit se faire discret.
La liberté de religion fait
évidemment partie des droits fondamentaux que nous avons choisi d'inclure
dans la Charte canadienne des droits et libertés. Un geste sans contredit
important, pour le meilleur et pour le pire, et dont la portée était sans
doute insoupçonnée au moment où il a été posé. Le meilleur se fait bien
timide par les temps qui courent, pendant que le pire fait fréquemment les
manchettes. J'aurais pu parler du niqab, mais je n'ai surtout pas envie de faire
une fleur aux conservateurs en revisitant ce que plusieurs ont qualifié, à
juste titre, « d'arme de distraction massive ».
En revanche, je constate que l’humanisme séculier ne
se gêne pas pour se mêler, que dis-je, pour faire reculer certains débats sociaux.
Il suffit de penser à ce qui se passe en Ontario, où l'école Thorncliffe
Park, située dans un quartier reconnu pour abriter une grande population
musulmane, s'est littéralement vidée dans un mouvement de protestation à
l'égard du nouveau programme d'éducation sexuelle en milieu scolaire, auquel s’opposent les parents
à qui l’on a imposé ce programme par motif séculier. Le Québec n'est pas en reste,
avec le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et Recherche (MEESR),
qui a formulé des menaces semblables.
Je reconnais à ces gens le
droit de retirer leurs enfants d'un cours qui interfère avec leurs
convictions, tout en soulignant que lorsque leurs petits anges s'extraient de
la bulle familiale aseptisée aux effluves faussement objectives, ils sont exposés aux
mêmes réalités que les petits diables de leur âge. L'idée derrière ce
programme n'est pas d'abdiquer nos responsabilités parentales à l'égard de
l'éducation sexuelle, mais bien de permettre à l'école et aux parents de
travailler en équipe afin de fournir des informations exactes, transmettre
des messages clairs et éducatifs, faire de la prévention et rajuster le tir
quant aux images, mythes et fictions dont les enfants sont bombardés, e.g. que la moralité n’existe
pas, que l’éthique sexuel se limite à respecter autrui, que l’on peut
s’autodéterminer, que le sexe est banal, que l’avortement n’est pas un
meurtre, etc.
L’humanisme séculier (et pourquoi pas les humains en
général) devraient se garder une petite gêne puisqu'en matière de
sexualité humaine, l'histoire révèle que l’humanisme séculier fait plutôt office de
piètre modèle et conseiller.
Que dire maintenant de la
récente sortie de Mme
Mélanie Dugré, qui demande aux groupes
religieux d’user davantage de discrétion en évitant les prises de position
publiques? Rappelons [...] qu'une loi a été votée et adoptée et que la
Cour suprême s'est prononcée. Les communautés chrétiennes continueront d’agir selon la prémisse que
la vie est un don, que la mort est
toujours indigne, et que la mort la plus compatissante est dans une
communauté qui manifeste l’amour et où les douleurs sont soulagées par des soins
palliatifs.
Est-ce qu'on peut maintenant,
s'il vous plaît, avancer et arrêter de faire semblant que la société canadienne est homogène? Ne soyons
pas aussi sûrs de nous: « les paramètres de la loi sont stricts, il n'y aura pas de
tordage de bras, pas plus, comme le craint le cardinal Lacroix, qu'on ne se
débarrassera à coups de seringues venimeuses de toute une génération qui
coûte une fortune en soins de santé. » Eh oui ! il est possible de discréditer des soucis
légitimes par des ad hominem.
Les
groupes majoritaires, quels qu'ils soient, font souvent preuve d’intolérance devant
les enjeux sociaux qui bousculent l’idée reçue du moment, mais qui sont néanmoins indissociables
du changement de
notre société. La
majorité séculière aurait avantage à user de retenue et de discrétion
en évitant les prises de position publiques catégoriques et tranchées qui
nous font collectivement stagner, voire reculer.
|
Non mais n’est-ce pas très ironique?
Le texte de Mme Dugré est
illustratif du genre de totalitarisme séculier qu’il y a dans la place publique
(de Tout le Monde En Parle jusqu’aux
conversations de dépanneur...). Faut-il le rappeler qu’une démocratie
présume une diversité parmi sa population, et que si sa population est homogène
alors il s’en suit que ce n’est plus une démocratie, mais une dictature. En
dépit des idées reçues de Mme Dugré, j’ose espérer que tous les Canadiens, peu
importe leurs fondements épistémologiques, continueront de participer à la
société civile.
En ce qui concerne l’Église (en bon évangélique, je réfère ici à l’Église
catholique qui fonctionne comme un empire), Mme Dugré a raison en
soulignant qu’elle agit comme un frein grinçant sur une majorité séculière. Je
vais même abonder dans son sens en disant que le rôle de l’Église n’est pas de
prendre le contrôle de la société pour imposer une éthique sociale. L’Église
n’est pas le royaume, mais l’avant-goût du royaume. L’Église incarne les pratiques de paix du
royaume de Dieu de façon à rendre ce royaume visible. [1] La
première responsabilité de l’Église n’est pas d’être le gardien de la moralité
sur la place publique, mais d’être... l’Église, « la communauté de
serviteur. »[2] Ce
qui fait que l’Église est l’Église au yeux du monde, c’est quand elle manifeste
fidèlement le royaume de paix de Jésus. « En tant que telle, l’Église
n’a pas une éthique sociale; l’Église est une éthique sociale. »[3]
Donc dans un sens, je ne peux pas
trop en vouloir à Mme Dugré (même si je suis
troublé par son intolérance de tout ce qui est dissident de ce qu’elle perçoit
comme étant objectif), parce que l’Église ne peut pas
s’attendre à ce que le monde ne soit pas le monde.
Indépendamment de où la société
s’en va, l’Église continuera de dire que Jésus est Seigneur (oui, César, tu
peux être offensé) et d’agir en conséquence. Pour finir en lien avec l’aide
médical à mourir, que faire nous pauvres Chrétiens? « Le chemin devant
pour les médecins chrétiens et les autres personnes concernées est clair -
prendre soin des mourants d’une telle façon que le désir pour l’euthanasie soit
prévenu. »[4] Être une Église qui manifeste le Royaume en ce que les
mourants ne sont pas isolés, mais entourés, aimés et soulagés.
---------------------------------------------------------------------------
Quelques nouvelles et requêtes
de prière
Ouf le semestre file à toute
allure! Déjà quasiment à la moitié. Je suis enterré de travaux, de lectures et
de projets .... et je n’échangerais pas ça pour rien au monde! Je suis très
encouragé et je prends plaisir à tout ce que je fais jusqu’ici. C’est difficile
à communiquer, mais chaque jour j’ai peine à réaliser à quel point je suis béni
de pouvoir étudier la Parole à DTS. Merci à vous et merci à Dieu.
Je vais très bien : la
santé, le moral et la motivation. L’inscription pour les cours de la prochaine
session a eu lieu la semaine dernière; j’ai pu avoir une place dans tous les
cours désirés. Le paiement des frais de scolarité arrive dans les prochaines
semaines.
Requêtes de prière :
(1) motivation, discipline, passion et acuité intellectuelle, (2) grandir en sainteté,
en service et en amour, (3) le prochain 3 jours (jusqu’à jeudi soir) sera un
blitz scolaire intense.
Je vous remercie de votre soutien
moral, financier et des prières que vous offrez au Père pour moi. Vous faites
de moi le plus béni des séminaristes du monde, et j’espère que je pourrai vous
démontrer ma gratitude par mon service dans le futur.
Marc-André Caron
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire