mardi 16 février 2016

Fin de semaine en Nouvelle-Orléans + le Jésus historique?

En fin de semaine j’étais en Louisiane pour le forum Greer-Heard, un événement annuel tenu par le séminaire baptiste de Nouvelle-Orléans.

Ehrman, Hurtado, Gathercole, Martin, Knust, Bird
Le vendredi soir, un débat s’est tenu sur la question « comment Jésus est-il devenu Dieu? » Et le samedi, six essais académiques furent lus sur le sujet. Six professeurs étaient invités, trois favorables à la l’idée selon laquelle le Jésus historique affirmait lui-même être le Christ (Michael Bird, Ridley College; Larry Hurtado; Edinburgh; Simon Gathercole, Cambridge; ces trois sont des académiciens évangéliques) et trois autres affirmant que le Jésus historique est devenu le Christ au dans les yeux de ces supporters dans la période de 15-20 ans entre sa crucifixion et la publication des premiers documents du Nouveau Testament (Bart Ehrman, Chapel Hill; Jennifer Knust, Boston; Dale Martin, Yale).

La question elle-même, « comment Jésus est-il devenu Dieu, » est choquante, puisque les évangéliques affirment la divinité de Jésus : ils se demandant plutôt « comment Dieu est-il est devenu Jésus? » Pour le bien-fondé d’une discussion académique, il fallait convenir d’une question scientifiquement neutre, donc qui ne présume pas le super naturel.

Les discussions furent enrichissantes, quoique très techniques, voire mêmes absurdes sur certains points.

Notre itinéraire
Pour les profs Ehrman, Knust et Martin, le Jésus historique fut un prophète apocalyptique galiléen qui fut crucifié pour ses positions politiques... et qui fut divinisé progressivement par ses disciples. Si on présume une vision du monde naturaliste, il faut s’en tenir à une explication de la sorte.

La chose qui m’a frappé le plus c’est que deux des panelistes, les profs Knust et Martin, professaient une foi chrétienne. Ce sont des chrétiens libéraux, c-à-d qu’ils considèrent que la Bible est un document purement humain et que le surnaturel n’existe pas. D’un côté, ils professaient le crédo historique de l’Église,[1] tout en ne reconnaissant aucune valeur historique à celui-ci.

Je comprends totalement la position de Ehrman : il est agnostique, voire athée et il offre une explication naturelle pour l’apparition du christianisme. Mais ceux-ci adhéraient à une variation [tordue] de la foi chrétienne historique, tout en reniant sa fondation même.

« Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,
2 et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain.
3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;
4 qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;
[...]
17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,
18 et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.
19 Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.
(1 Corinthiens 15)


L’incarnation c’est Dieu qui met le pied dans le cadre de porte de l’univers. Notre foi vit ou meurt sur la réalité de la résurrection.
...

Donc c’était un voyage plaisant. J’en ressors très content d’être au séminaire de Dallas. Il y a des hérésies de toutes sortes dans le monde : des hérésies de ruelle et de niveau universitaire. C’est un rappel de l’importance de ce que je fais ici. Notre foi n’est pas une thérapie communautaire; notre foi n’est pas juste un beau paquet de conseils moraux : c’est la clef de voûte de tout l’univers.

Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.
(Actes 4:12)

Que ce soit moi comme future pasteur ou n’importe qui dans n’importe quelle situation, Dieu a choisi son Église pour manifester sa sagesse dans l’univers. Représentons-le avec toute notre force.

Quelques nouvelles et requêtes

...
Pour être honnête, je vis quelque peu de stress ces temps-ci. Jusqu’à la semaine de lecture (4 mars), le rythme sera vraiment intense. Je vous demande de prier (1) productivité, performance, discipline, endurance (2), que tout cela puisse m’édifier (en contraste avec des efforts purement académiques), (3) stage au Québec 2016.  

J’apprécie énormément ce que je fais ici. Encore une fois, je suis le séminariste le plus béni du monde. Je suis reparti de la Nouvelle-Orléans avec un sens renouvelé de l’importance de ce que je fais ici et de l’importance capitale du témoignage de l’Église dans le monde jusqu’à ce qu’Il revienne.

Merci pour votre support,

Marc-André




[1] Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique [universelle], à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.

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