dimanche 27 mars 2016

Pâques et le journalisme à sensation - L'Actualité et son 'article' mythiste

C’est le dimanche de Pâques. Le tombeau est vide. Ça veut dire que c’est le temps idéal pour faire du journalisme à sensation.
Cette semaine Maclean’s a publié un article mythiste (théorie selon laquelle Jésus n’a pas de caractère historique et ne serait qu'un mythe) en s’étayant des arguments de Richard Carrier. D’entrée de jeu, la thèse mythiste n’a aucune crédibilité dans les milieux universitaires. C’est un peu comme les théories négationnistes qui renient le génocide mis en œuvre contre les Juifs durant la 2eme GM. Ce n’est une question d’être confessionnel ou séculier; c’est une question de méthode historique. 
Déjà que l’article de Maclean’s donnait une couverture favorable à la thèse mythiste, l’Actualité s’est surpassée en republiant une version condensée qui (1) comporte de nombreuses erreurs de logique,  (2) démontre que l’auteur ne maîtrise aucunement la méthode historique, et (3) qu'il n'a aucune notion relative aux sources premières et secondaires derrière les discussions concernant ‘le Jésus historique.’ 
Ce que je vous propose sur ce blog, c’est de commenter le texte publié par l’Actualité afin de souligner ses erreurs les plus flagrantes, et de démontrer qu le mythisme doit être abandonnée. De prime abord, le texte de l’Actualité est d’une telle faiblesse qu’il est même discutable de vouloir interagir avec celui-ci. En quelque sorte, il vaut mieux ignorer ce genre de truc plutôt que de leur donner l’importance qu’il ne mérite pas. Mais, j’ai cru que l’exercice serait quand-même profitable, puisque ce genre de discours est commun, peut-être mes commentaires pourront aider d'autres à mieux se situer.
Bien que j’y adhère, je ne compte pas défendre ici l’inerrance des Écritures ou la fiabilité historique de la Bible. Je ne défendrai pas non-plus l’historicité de Jésus (vous pouvez aller sur Wikipédia pour ça), mon seul propos ici étant d’exposer la faiblesse de la thèse mythiste.
Pour des raisons de simplicité, j’ai cité la totalité de l’article de l’Actualité et j’ai placé mes commentaires sous les paragraphes.
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Paragraphe 1 : « Jésus n’a jamais existé. Bart Ehrman, grand spécialiste américain du Nouveau Testament, lance ce gigantesque pavé dans la mare alors que de nouvelles découvertes liées à la science de la mémoire jettent le doute sur l’existence de l’un des piliers de la religion catholique. » 
  • Dès l'ouverture, on constate que l’auteur Hugo Prévost n’a même pas lu les ouvrages d’Ehrman, étant donné qu’Ehrman ne dirait JAMAIS que Jésus n’a pas existé. Il dirait plutôt que le Jésus historique est très différent du Jésus de la foi. Ça illustre le faible travail journalistique de cet article. Plutôt que d'aller vérifier la source "primaire," l'auteur se contente de reprendre les affirmations du Maclean's. La version de ce dernier magasine est 'moins pire,' mais néanmoins écrite d'une façon qui laisse penser qu'Ehrman est un mythiste, alors qu'une lecture attentive permet de comprendre que l’article défend plutôt les thèses marginales de Richard Carrier, d’où cette grossière erreur dans ce premier paragraphe. Donc non, la thèse du nouveau livre d’Ehrman (qui vient de paraitre ce 1er mars) ne fait pas cet argument.
Paragraphe 2 : Curieux à propos de la véracité des messages rapportés dans les Évangiles — pour la plupart écrits plusieurs décennies après la date présumée du décès de Jésus —, Bart Ehrman a tenté de déterminer si la mémoire orale permettait effectivement de transmettre des faits efficacement, sans que le message central soit modifié avec le temps.
  • La question soulevée est valable. En effet, les évangiles ont été écrits de 3 à 4 décennies après la crucifixion de Jésus. Mais, l’auteur cherche à créer une fausse catégorie. Que la mémoire orale permette ou ne permette pas de transmettre des faits efficacement n’a peu ou pas de pertinence quant à la transmission du message central. En rapportant l’affirmation de cette manière, il cherche à forcer son lecteur à adhérer à sa conclusion. « Évidemment, tout le monde sait que la mémoire est une faculté qui oublie, donc forcément Jésus n’a jamais existé! » La conclusion ne suit pas sa prémisse... C’est de la haute voltige fallacieuse.
Paragraphe 3 : « Auteur de l’ouvrage Jesus Before the Gospels: How the Earliest Christians Remembered, Changed, and Invented Their Stories of the Savior (Jésus avant les Évangiles: comment les premiers chrétiens ont conservé, modifié et inventé leurs récits du Sauveur), le chercheur s’appuie sur le fait que la mémoire est une faculté qui oublie pour affirmer qu’il est impossible que Matthieu se souvienne exactement des paroles du Christ lors du Sermon sur la montagne, par exemple, alors qu’il en a écrit le compte rendu 50 ans plus tard. »
·         D’abord ce n’est pas 50 ans, c’est entre 30 à 40 ans. De plus, les sources les plus antiques  sur Jésus ne sont pas les évangiles, mais les lettres de Paul. Les plus anciennes se datent à la moitié des années 40. Tout-à-coup, le fossé passe de 40 à 15 ans.
·         Aussi, cette affirmation présume qu’il n’y avait pas de sources littéraires derrière les évangiles. Par exemple, le fait que Matthieu/Marc/Luc aient 296 versets en commun (Marc a en tout 661 versets) et que Mathieu et Luc partage 250 versets en commun démontrent uneque ces trois évangiles se basent sur une source littéraire antérieure.
·         Également, la thèse d’Ehrman est essentiellement que les ‘traditions’ qui circulaient à propos de Jésus après sa mort étaient volatiles (comme le jeu du téléphone). Donc, il serait impossible de faire confiance à ce que nous avons dans nos évangiles. Si on lui concède sa prémisse (que les histoires concernant le Jésus historique ont ‘grossi’ au fil des ans) la conclusion présentée dans l’article est tout simplement fausse. Comme mentionnée précédemment, même si les détails de l’histoire divergent, l’essence demeure la même.
·         Enfin, inversement à ce que l’Actualité prétend, Ehrman n’est pas le premier à avoir étudier le phénomène de la transmission oral (voir JDG Dunn, Richard Bauckham, Richard McIver, Ken Bailey). 
Paragraphe 4 : Pour prouver ses dires, Bart Ehrman fait référence à plusieurs expériences psychologiques où des participants, interrogés à propos d’un événement, se mettent rapidement à «inventer» des souvenirs pour, entre autres, adopter un point de vue qui leur convient. On n’a qu’à penser aux «foules de musulmans du New Jersey célébrant les attentats du 11 septembre 2001», un faux «souvenir» évoqué par Donald Trump et dont se souviennent pourtant ses partisans, malgré le fait que cela ne se soit jamais produit. Idem pour le principe antédiluvien du téléphone arabe, dont le message final est bien souvent très différent de l’énoncé d’origine. Ou les témoins oculaires, dont la fiabilité laisse à désirer. Soudainement, l’idée de Jésus marchant sur l’eau ressemble davantage à une histoire embellie qu’à un véritable miracle. »
·         L’argument est très faible ici, parce qu’il n’y a aucune comparaison entre la corruption de la mémoire à propos d’éléments de souvenirs marginaux (la couleur de ma chemise lors du 11 septembre 2011) et l’élément central (que les tours jumelles se sont écroulées cette journée là).
·         Supposons que les disciples aient inventé inconsciemment un paquet de truc sur Jésus à cause de la mémoire orale. Ce que l’auteur fait ici est insidieux: en discréditant un événement en tant « qu’une histoire embellie, » il déboule une pente fatale pour arriver à faire douter de tout. La réalité est beaucoup plus complexe. 
Paragraphe 5 : « Aux yeux de Bart Ehrman, cette tendance naturelle à la mutation des faits au fur et à mesure que ceux-ci sont transmis confirme que les Évangiles sont remplis de souvenirs «transformés» — et donc faux. »
·         Il s’agit d’une grossière fausse dichotomie. Pour les fins de la discussion, supposons que les évangiles ont été victimes de « cette tendance naturelle à la mutation des faits au fur et à mesure que ceux-ci sont transmis. » Donc que ce qu'on aurait dans les évangiles serait un gros tas d’histoire embellie. Même dans ce cas, l’essence de l’histoire devrait être intacte. Que j’aille porté du rouge ou du vert le 11 septembre est un détail; que les tours jumelles se soient effondrées est essentiel. Le fait que mes souvenirs du 11 septembre soit corrompus par l’accrétion de faux souvenirs ne change absolument rien à la véracité de l’histoire.
Paragraphe 6 : « D’ailleurs, les premiers chrétiens semblaient au courant de ce risque. Ce n’est pas pour rien que Paul, dans son Épître aux Galates, prend la peine de souligner que ses enseignements ne lui sont pas parvenus par un chemin tortueux, mais plutôt directement «par la révélation» de Jésus-Christ. »
·         Il s’agit d’un faux lien de causalité. La raison pour laquelle Paul dit ceci, ce n’est pas qu’il se méfiait des dangers de l’oralité, mais c’est qu’il n’avait jamais côtoyé Jésus. Il affirme que son lien avec Jésus provient (1) d’une révélation directe : « car je ne l’ai reçu ni appris [l’évangile] d’un homme, mais par une révélation de Jésus Christ » (Gal 1:12) et (2) de ses contacts avec les apôtres : « Trois ans plus tard, [circa 36 AD] je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas [Pierre], et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur » (Gal 1:18-19).
·         L'explication plus probante est que les apôtres ont rédigés leurs « mémoires » alors qu’ils sentaient que leur vie était dans un grand danger, dans les années 60 lors de la persécution sous Néron.
Paragraphe 7 : « Selon des anthropologues, les souvenirs communs d’un groupe sont encore plus sujets à modifications. Si un membre dominant du groupe offre une version différente des faits, cette interprétation n’est souvent pas contestée par les autres membres et est adoptée telle quelle. »
·         Encore une fois, cette remarque est impertinente quant à l’essence du Christianisme. Y-avait-il 1 ange ou 2 anges quand les disciples ont découverts le tombeau vide? Ce qui est vraiment essentiel, c’est que le tombeau était vide.
Paragraphe 9 : « Toujours au dire du chercheur, des détails particuliers sont souvent ajoutés aux histoires bibliques, puisque ce sont ces «petits plus» qui leur confèrent un aspect véridique. Plus on s’éloigne des Évangiles présentés dans la Bible — dont le contenu a été «officialisé» aux IVe et Ve siècles —, plus l’existence du Christ est remise en question. L’exemple du procès intenté par Ponce Pilate et la crucifixion qui a suivi est révélateur. Selon l’Évangile de Pierre, déclaré «non authentique» par les autorités chrétiennes, ce n’est pas ce préfet de Judée qui a signé l’ordre d’exécution de Jésus, mais plutôt le roi Hérode. D’autres textes parlent plutôt d’un Christ décédé à l’aube de la cinquantaine, ce qui situerait sa mort vers les années 40 de notre ère. Or, Pilate aurait été renvoyé à Rome en 36 ou 37…
·         Le contenu des évangiles n’a pas été « officialisé » au 4e et 5e siècle. En disant ceci, il laisse sous-entendre que le texte des évangiles est une construction de l’Église catholique. C’est démonstrativement faux, puisque nous détenons des manuscrits ANTÉRIEURS à cette date. Par exemple, la copie entière la plus antique de l’évangile de Marc se nomme P45 et est généralement datée circa 225 AD. Le fragment le plus ancien de Jean est P52, datant alentour 125 AD. Ce fossé est beaucoup moins large que celui entre l'original et le manuscrit de la grande majorité des ouvrage classiques dont l'historicité n'est aucune remise en question par les historiens, par exemple la copie la plus ancienne de "Histoires" de Hérodote (484-425 BC) date du 10e siècle AD (voir cet article qui cite une abondance de sources premières). 
·         L’évangile de Pierre est un document pseudépigraphique (qui porte le nom d’un auteur qui ne l’a pas composé) rédigé probablement entre 150-200 AD, donc au minimum 100 ans après les quatre évangiles du canon. L’évangile de Pierre contient différents détails de Matthieu/Marc/Luc, de l’Apocalypse ainsi que d’autres ‘traditions.’ Que l’évangile de Pierre contiennent des éléments de ces sources démontrent qu’il fut écrit après celles-ci. De plus, ce document exonère Pilate (un romain) dans sa responsabilité dans la mort de Jésus et blâme plutôt complètement sur les juifs : ceci révèle que cette évangile provient d’une période où le christianisme ne se sentait plus affilié au Judaïsme, mais ne voulait pas que Rome soit blâmé pour la mort de Jésus (lire davantage ici en anglais). De mettre le témoignage de l’évangile de Pierre en comparaison avec celui de Matthieu/Marc/Luc/Jean est similaire à comparer nos souvenirs du 11 septembre 2011 avec les travaux d’histoire de 4e année que les écoliers de 2116 feront.
Paragraphe 10 : « Autre exemple, pour les Nazoriens, secte de chrétiens de la première heure dont l’existence est évoquée par des chercheurs du IVe siècle de notre ère, Jésus est mort un siècle avant les Évangiles bibliques, soit vers 70… avant Jésus-Christ!
·         Exemple similaire à l’évangile de Pierre. On utilise une source ultérieure (Épiphane de Salamine, circa 380 AD.) comme si son témoignage équivalait à celui d’une source contemporaine. Épiphane n’est pas un « chercheur. » C’est un chien de garde de l’orthodoxie de l’Église qui fait un catalogue d’hérésies. Il rapporte les croyances qu’allègent ce groupe sectaire. Son ouvrage s'intitule d'ailleurs la "Panacée [contre les hérésies]." 
Paragraphe 11 : « La majeure partie du Nouveau Testament est aussi dénuée de preuves historiques de l’existence du Christ. Les lettres de saint Paul, fortes de près de 20 000 mots, mentionnent Jésus à plus de 300 reprises, mais jamais pour parler de sa vie, de ses actions ou de ses souffrances. Paul ne fait pas non plus référence au Christ en s’appuyant sur le témoignage d’un autre apôtre. »
·         Au contraire, le NT est un témoignage vibrant qu’il y a eu un certain Jésus qui a affecté un groupe de juifs dans l’Israël du 1er siècle. En effet, sa vie n’est que peu abordé dans les lettres de Paul (d’ailleurs, même les évangiles n’abordent à peu près pas la vie de Jésus; ses enseignements, ses controverses, ses miracles et sa passion sont rapportés; mais il n’y a presqu'aucun détail biographiques),  ce qui révèle en effet que c’est vraiment la crucifixion et la résurrection de Jésus qui est l’élément fondateur du christianisme.
·         La dernière phrase est fausse. Une lecture du livres des Actes et des lettres de Paul démontre le contraire.
Paragraphe 12 : « Un autre chercheur biblique, l’Américain Richard Carrier, auteur d’On the Historicity of Jesus: Why We Might Have Reason for Doubt (L’historicité de Jésus: pourquoi il est permis d’avoir des doutes), avance l’hypothèse que la période de la vie du Christ correspond à une époque de profonds changements religieux dans ce qui est aujourd’hui Israël. Entraînés dans une révolte populaire contre l’élite du Temple de Jérusalem, plusieurs groupes ont opposé une réponse religieuse à cette lutte. L’un de ces groupes aurait eu l’idée d’un être céleste fait de chair, tué par les forces du mal dans un sacrifice dépassant les rites juifs de l’époque, puis revenu d’entre les morts, et qui réapparaîtra bientôt pour sauver les fidèles.
·         C’est ici que l'idéologue principal de l’article est révélé : Richard Carrier, le principal défenseur de la théorie mythiste.
·         L’explication de Carrier est une pure conjecture et n'a aucune puissance explicative.  C’est comme si l’Actualité publiait un article intitulé « 15 raisons pourquoi les Reptiliens sont la cause de l'effondrement des tours jumelles lors du 11 septembre 2001. »
Paragraphe 13 : « Comme le veulent les théories sur l’«amélioration» de la mémoire, cette idée du Christ a rapidement été «embellie» pour attirer davantage de croyants, croit Richard Carrier. »
·         Encore une fois, une fausse dichotomie : « parce qu’il y a eu embellissement, tout est faux.» C’est jeter le bébé avec l’eau du bain.
Paragraphe 14 : « L’idée que le Christ ne serait qu’un mythe gagne en popularité chez les athées et les agnostiques, mentionne Bart Erhman. Si elle réussissait à gagner des adhérents chez les chrétiens, «cela porterait un coup» à la foi catholique, dit-il. »
·         Ehrman est mal cité ici, puisque lui-même affirme que la communauté athée se tire dans le pied en s’associant avec la thèse mythiste puisque celle-ci va complètement dans le sens contraire des documents historiques que nous avons. De par la quantité, la qualité, la variété et la proximité temporelle entre nos sources et la vie de Jésus, être mythiste révèle des présupposés sceptiques qui n'ont rien de tenable. Si l'on renie l'historicité de Jésus, alors il faut jeter aux poubelles absolument tout ce que l'on croit savoir sur le monde antique.


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Voici les faits :
(1) En 2016, le Christianisme existe.
(2) Dans les années 30 AD, un certain prophète galiléen ayant attiré des disciples par ses enseignements, Jésus, fut crucifié.
(3) Ces disciples commencèrent à vénérer Jésus, à lui chanter des hymnes, à prier en son nom, à modifier leur application de la loi de Moïse, à célébrer le repas du Seigneur (manger la chaire et boire le sang de Jésus!) et à adorer Dieu non pas durant le sabbat, mais lors du premier jour de la semaine. Le stricte monothéisme du Judaïsme se transforma en quelque chose de complètement différent! Mais qu’a pu amener cette mutation? Les premiers chrétiens adorèrent Christ parce qu'ils étaient certains que ce Jésus était ressuscité et leur était apparu.
(4) Notre source crédale (relatif à un crédo; 1 Cor 15) la plus ancienne rapporte que l’essence du christianisme, ce n’est pas la température qu’il faisait dans le tombeau le dimanche matin quand les femmes se sont rendus à la tombe. L’essence du christianisme, c’est la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus Christ. Quoiqu’on dise à propos de la mémoire orale, dans 60 ans je vais encore me souvenir que les tours jumelles se sont effondrées. Dans les années 60s AD, les évangélistes se souvenaient de la mort et de la résurrection de Jésus.

La lettre de Paul à l’église de Corinthe contient ce crédo, qui nous ramène à 45 AD. Peut-être que les premiers disciples de Jésus ont été victimes d’une hallucination collective. En tous les cas, il est impossible de renier qu’il CROYAIT qu'un Jésus était ressuscité.

Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;
4 qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;
5 et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze.
6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
8 Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton;
[...]
12 Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts?
13 S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité.
14 Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.
15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
16 Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité.
17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,
18 et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.
19 Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

Voici, nous sommes dimanche. Le tombeau est vide. Christ est ressuscité. Vous n’êtes peut-être pas prêts à acheter la résurrection, mais le minimum de l’honnêteté intellectuel requière de considérer que Jésus fut un prophète galiléen du 1er siècle, qu'il fut mis à mort sur une croix, et que ses premiers disciples allégèrent que Jésus leur était apparu après sa résurrection, y croyant au point d'être prêt à mourir pour cette affirmation.


Marc-André Caron

16 commentaires:

  1. Très bonne réponse. J'espère que tu vas écrire au courrier des lecteurs de l'Actualité.

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  2. la thèse mythiste est accepté dans les milieux académiques. Le Dr. Richard Carrier historien spécialisé en histoire antique et les origines du christianisme a écrit 2 ouvrages sur la questions qui ont obtenu l’approbation du ‘’peer review’’ académique. Raphael Lataster a obtenu sa maitrise de l’Université de Sydney en analysant les théories anhistoriques sur Jésus avec la conclusion que l’existence de Jésus est plutôt improbable.

    La thèse mythiste n’est pas si extrême que vous semblez croire. Un grand nombres de théologiens du NT la considère valide. Même Thomas L. Brodie qui a reçu son doctorat des mains de Benoit XVI la défend.

    Cette citation de Philip R. Davies (professeur émérite d’étude bibliques de l’université de Sheffield) résume bien la situation : « recognition that his existence is not entirely certain would nudge Jesus scholarship towards academic respectability. »

    ‘’La reconnaissance que l’existence de Jésus est incertaine donnerait enfin de la crédibilité académique aux champs d’études de Jésus’’

    Le livre de Ehrman était plutot faible alors que l'auteur répète sans cesse que c'est certain que Jésus a existé. Lorsque ce n'est pas aussi certain qu'il le prétend. Entre CArrier et Ehrman je trouve que Carrier présentent les meilleurs arguments. Ma propre position se raproche plus de Eisnman et Robert M. Price. C'est très possible qu'un Jésus historique ait existé mais tout ce que nous pourrions savoir sur lui est probablement perdu a tout jamais.

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    2. Bonjour. Merci pour l'interaction cher visiteur!
      Je viens de prendre conscience que Carrier a publié en 2014 avec Sheffield Press, ce qui est certainement un bon point pour lui. Je suis en désaccord avec votre assertion "la thèse mythiste est accepté dans les milieux académiques." Elle est présente marginalement, avec des types comme Carrier. De plus, il n'est pas professeur, mais chercheur indépendant.
      Je maintiens que compte tenu de la nature des sources 1eres dont nous disposons, la thèse mythiste est indéfendable. Je ne prétend pas que la méthode historique démontre que le Jésus historique est le Jésus des évangiles (c'est en dehors de la portée de l'histoire), mais j'avance que la méthode historique démontre qu'il y a eu un Jésus qui prêchait au 1er siècle. Je vous encourage à considérer la nature et la qualité de nos sources premières, et de réévaluer les conclusions de la littérature secondaire que vous lisez.

      Encore merci de votre interaction.
      Bonne continuité!

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    3. En fait, comme j’ai dit plus tôt, la thèse mythisiste commence à gagner du terrain et une reconnaissance académique alors que des thèses la défendant ont été accepté comme dans le cas de Lataster qui est maintenant en voie d’obtenir son doctorat de la faculté d’étude biblique de l’Université de Sydney. Elle représente évidemment un point de vue minoritaire et je peux accepter cette position comme une hypothèse valable plusieurs théologiens la considère défendable tel que Thomas L. Brodie, Philip R. Davies, Robert M. Price, Thomas L. Thompson, Niels Peter Lemche, Hector Avalos, Arthur Droge, Kurt Noll, Raphael Lataster, Elaine Pagels, Burton L. Mack, Gerd Lüdemann, Birger Olsson, Britt-Mari Näsström, Scott G. Brown et Robert Eisenman.

      Mais il est tout à fait probable qu’un Jésus historique ait existé. si nous prenons en considération les Ébionites qui furent des disciples de Jacques et de l’église de Jérusalem et dont Paul fait mention dans les épitres ce n’est pas du tout une hypothèse farfelu. Par contre ce que nous savons des ébionites est que le Jésus prêché à Jérusalem était tout-à-fait différent de celui de Paul. Ils (les Ébionites) rejetèrent plusieurs dogmes qui plus tard formeront la base the l’orthodoxie Nicéenne tel que l’immaculé-conception, la préexistence, le sacrifice en rémission des péchés et la résurrection physique et rejetaient également Paul en tant qu’apostat de la loi. Pour ces Chrétiens de Jérusalem du 1er siècle, Jésus est perçu comme le messie juif, l’élu de Dieu qui est censé unir tous les juifs et les guider vers un retour à l’observance strict des lois de Moise. Les conflits entre Paul et l’Église de Jérusalem sont évidents dans l’Épitre aux Galates et dans Actes. Paul afin de convertir les païens décide d’abolir la majorité de tous les prérequis du judaïsme alors que pour les Chrétiens juifs il est inconcevable que le messie juif déclare que la Torah et la loi de Moise ne sont plus applicable.

      J’ai eu la chance de discuter avec le Professeur Hector Avalos récemment et tel que mentionné dans le livre de Ehrman : Early Christianities, au temps des écrits de Paul les théologiens du NT estime qu’il existait déjà plus de 40 sectes différentes de Chrétiens ayant des enseignements très variés, certains croyant que Jésus était humain main non divin, d’autres croyant qu’il était divin mais non humain tandis que d’autres croyait que Jésus était le fils d’un nouveau dieu inconnu et non le dieu de l’AT. Alors à peine 20 ans après la mort de Jésus, les premiers chrétiens n’arrivaient pas à s’entendre sur qui était Jésus, ce qu’il a fait ou ce qu’il a dit. Je trouve un peu futile de prétendre savoir hors de tout doute 2000 ans plus tard ce que même les supposés témoins les plus près des évènements n’arrivait pas à déterminer.

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    4. ‘’Je maintiens que compte tenu de la nature des sources 1eres dont nous disposons’’

      Écoutez, je suis étudiant à la maitrise à la faculté de théologie de l’Université McGill et il me semble que ces sources première m’ont probablement échappés. De quelles sources premières parlez-vous exactement? Les sources les plus anciennes viennent des écrits de Paul dans les années 50 et ensuite les évangiles qui ont été écrites environ 20 à 40 ans plus tard par des auteurs inconnus qui n’était pas des témoins direct. Les premières mentions de Jésus ou de l’existence de Chrétiens dans le ‘’historical record’’ arrive en l’an 112 de notre ère avec une mention dans une lettre de Pline Le Jeune. Alors, selon quels standards avez-vous attribué le statut de sources premières a des preuves soit physique ou scripturales alors que la grande majorité des historiens et théologiens du NT s’entendent pour conclure qu’il n’existe aucune sources premières aucun témoignages ou mention contemporaines pour corroborer l’existence de Jésus.

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    5. Monsieur Gnome, merci pour votre réponse.
      (1) Ok. Je vais me passer de citer la balance de toutes les autres professeurs de classiques ou d’études bibliques... La position mythiste EST marginale. Je ne commenterai plus là-dessus.
      (2) Il vous faut reconnaitre que votre conjecture du premier siècle ne représente qu’UNE façon de lire les données que nous avons à propos du christianisme du 1er siècle. Je suis en désaccord avec votre prémisse de base, qui assume une grande hétérodoxie dès le jour 1. Je crois que de présumer une catholicité et une orthodoxie initiale (i.e. un christianisme) qui s’est développé doctrinalement (concile de Jérusalem, inclusion des païens dans l’Église) possède une meilleure portée explicative que les conjectures supposant « des christianismes. » Je n’argumente visiblement pas pour l’orthodoxie nicéenne sur ce blog non plus... donc je ne vois pas pourquoi vous amenez cela sur le sujet.
      (3) Félicitations pour vos études. Je suis aussi étudiant à la « maitrise » [plutôt un apprenti babilleur] théologie (NT studies à Dallas Seminary). Par curiosité, puis-je savoir votre champs d’étude? Les sources les plus pertinentes sont évidemment les documents du NT (écrits de Paul, puis les évangiles et pourquoi pas le document Q!). Ensuite, les citations crédales à l’intérieur du NT (e.g. 1 Cor 15; Phil 2 :5-11; 1 Pi 2 :21-25; Col 1:15-20, etc.) sont d’autres sources à considérer. Ensuite, l’existence de l’Église et de sa liturgie auquel un certain Jésus s’est toujours retrouvé central est selon moi indéniable. Secondairement, on peut ensuite parler de la Didache (dépendamment de la datation adoptée), de Flavius Josèphe, Suétone, Pline le Jeune, et quelques autres. Ce que je souhaite accentuer, c’est que votre scepticisme extrême vous empêche amène à tout rejeter en bloc. Ce n’est pas parce que vous supposez que la résurrection est fausse que TOUT est inventé. À la limite, ce serait comme prétendre que les contrats de mariage ne sont pas des documents historiques sous prétexte que les gens divorcent...
      (4) « La grande majorité des historiens et théologiens du NT s’entendent pour conclure qu’il n’existe aucune sources premières aucun témoignages ou mention contemporaines pour corroborer l’existence de Jésus. » Non.
      Merci pour l’interaction, cher Antihero Gnome,
      Bon dimanche!

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    6. (1) – Je suis d’accord avec vous que la position est très minoritaire, mais je trouve le débat entourant les théories anhistorique entourant Jésus extrêmement intéressantes.

      (2) – Je suis plutôt d’accord avec la position de théologiens tel que Eisenman, Pagels et Paula Fredriksen.


      (3) – Je connais bien Dallas Theological. J’y suis allé en 2001-2002 pour un workshop de quelques semaines de Terry MacAlmon sur le ministère de louanges alors que j’étais a l’IBQ. Mon champ d’étude sont les origines du Judaïsme avec comme point de départ les textes ougaritiques . Ma thèse démontrera l’évolution d’une société (Israël) polythéiste issue du polythéisme Cananéen vers l’hénothéisme entre le 12e et 7e siècle AEC jusqu'à l’adoption du monothéisme au retour de l’exile de Babylone.

      Je suis effectivement sceptique et je trouve les arguments de Helms, Bowman, Brodie, Dale Martin et Patricia Miller assez convainquant que les évangiles sont le produits d’une réécriture des textes du Midrash et de l’utilisation du pesher qui est populaire dans la tradition rabbinique qui consiste a reprendre des anciens textes et de le réécrire en utilisant des sources variés par synthèse et ainsi créer une nouvelle histoire. Tous les récits des évangiles et la majorité des Actes des apôtres peuvent être retracés dans des écrits de l’AT.
      Bonne journée èa vous aussi

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  3. Votre commentaire sur le paragraphe 3 est partiellement vrai. Il est vrai que Paul a écrit ses lettres peu de temps après la supposée crucifixion du Christ, mais Paul n'a pas connu Jésus (autrement que par une supposée révélation). Peut-on vraiment se fier à ces textes, surtout qu'il ne révèle vraiment pas grand chose sur Jésus?

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  4. Pour les tours jumelles, une rumeur circule que c'est le FBI qui est derrière cette destruction. Une rumeur comme celle-là, amplifiée et/ou répétée pendant des années, donnera une nouvelle révélation que les gens pourront croire plus tard. La même chose a pu se faire avec certains supposés miracles de Jésus. On retrouve aussi ce phénomène dans les sectes religieuses, où le gourou est adulé par ses adeptes et où les adeptes lui inventent des qualifications qu'il n'a jamais professé.
    Autre exemple, le frère André était un rebouteux qui traitait les cassures des bras et des jambes comme on le fait dans les hôpitaux présentement. Pourtant, les gens parlaient de miracles lorsqu'ils se remettaient à marcher, miracles qu'on a tous les jours dans les hôpitaux.
    La définition de la mort n'était pas non plus la même il y a 2000 ans. Une perte de connaissance, un coma pouvait être vu comme une mort. Comment pouvez-vous vraiment croire que Jésus est mort et ressuscité? Selon le récit, il a été transporté dans une grotte et son corps a été enrobé d'aloès… On peut réellement se demander si ce n'était pas pour le soigner.
    Mathieu a rapporté qu'avec la résurrection du Christ les morts sont sortis des tombeaux. Vous y croyez? N'est-ce pas un bel exemple d'exagération? Les autres évangélistes n'en parlent pas… Pourtant, un tel miracle ne devrait pas être passé sous silence...

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  5. Paragraphe 7, le tombeau vide. Lisez les évangiles, et vous verrez une contradiction. Tous les évangélistes rapportent que Jésus n'a été vu après sa résurrection que dans une région bien spécifique, mais la localisation varie d'un évangéliste à l'autre. Pour certains, Jésus a été vu en Galilée, alors qu'un autre le rapporte à Jérusalem. Aucun évangéliste ne rapporte qu'il a été dans les deux endroits.
    Maintenant, un tombeau vide ne veut pas dire que le cadavre est revenu à la vie. Peut-être a-t-il été déplacé? De plus, les crucifiés étaient jadis rejetés dans une fosse ou donnés à manger aux chiens. Ils n'étaient pas mis au tombeau.

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  6. Fait no 3: le sang du Christ. Pour les juifs, le sang est sacré, et aucun juif n'aurait eu l'idée de boire du sang. Le rite de l'eucharistie semble être un ajout posthume, peut-être romain. C'est un rite cannibale.
    N'oubliez pas aussi que Jésus a demandé à ses disciples de s'armer peu avant son arrrestation. L'un des disciples a coupé l'oreille d'un romain. Est-ce vraiment ça tendre l'autre joue? S'aimer les uns les autres?

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    1. Bonjour monsieur Belley,
      Merci pour vos commentaires.
      Je regroupe ma réponse à vos 4 commentaires sous ce commentaire.
      (1) Ce qu’il faut retenir de Paul, c’est qu’il croyait à la résurrection parce que le Christ lui est apparu. Cette apparition a amené Paul à passer de « persécuteurs de ceux qui adoraient le ressuscité » à « serviteur du ressuscité. » Ce qu’il faut retenir : des personnes se réclamaient de Jésus (i.e. des « chrétiens ») 15 ans après sa mort. Le fait que le monothéisme stricte du Judaïsme du 1er siècle se soit métamorphosé profondément en acceptant que l’adoration soit dirigé vers un humain plutôt que YHWH est une donnée très importante à mettre dans l’équation de votre reconstruction des événements du 1er siècle.
      (2) Que les Tours jumelles aient été détruite par Bush lui-même, par les Reptiliens, ou par une opération menée par Al-Qaïda n’affecte en rien mon argument. Ma thèse sur ce présent blog est qu’un Jésus, prédicateur Galiléen du 1er siècle qui a attiré des disciples, a existé et est mort crucifié. Suite à sa mort, des disciples CROYAIENT qu’il était ressuscité, et donc l’église a pris vie.
      La réalité ou la fausseté des miracles de frère André n’affecte en rien que frère André ait existé.
      (3-4) Vos commentaires sont intéressants et méritent une réponse, mais ils n’ont pas de lien avec mon argument.
      Si vous êtes du Saguenay ou de Québec, il me ferait plaisir de vous rencontrer pour discuter des difficultés que vous voyez dans les évangiles. Je suis au Québec de mai à août. Si vous êtes intéressé, je vous encourage à m’envoyer un courriel en utilisant l’adresse dans l’onglet « Qui suis-je. »
      Encore une fois, merci de vos commentaires,
      Bonne journée

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    2. Selon certaines sources historiques, il semblerait bien qu'un homme appelé Jésus ait bien existé. Le problème n'est pas tant son existence que toutes les paroles et les actes qu'on lui a attribués, de sorte que ce serait toute sa biographie telle que révélée par les évangiles qui serait mythique. Que reste-t-il de l'homme derrière les mythes? Mystère.
      Les sources historiques (Suétone, vers 75-155) mentionnent aussi un certain Chrestos. L'empereur Claude aurait expulsé les juifs de Rome, en 49-50, parce qu'ils se soulevaient continuellement, à l'instigation d'un certains Chrestos. Ce décret d'expulsion est aussi mentionné dans les Actes 18, 2. Alors, si on se fie à cette source historique, il n'y a pas eu d'ascension du Christ, et ce dernier fomentait des révoltes… Qu'en penser?
      Mes exemples avec le frère André et les tours jumelles tentent de démontrer que oui, à la base, il y a un fait historique. Mais ce qu'on en dit change avec le temps et selon les groupes qu'on écoute, de sorte que l'interprétation des faits donne lieu à différentes croyances.
      Les premiers écrits bibliques sont les lettres de Paul dans les années 50. Comme mentionné, Paul n'a pas connu Jésus autrement que par révélation (et au contact des autres apôtres). On a des milliers de prophètes dans notre histoire qui se targuent d'avoir eu toutes sortes de révélations divines. Curieusement, ils se contredisent à peu près tous. Il est plus probable que Paul ait surfé sur la vague plutôt qu'il ait eu réellement la seule vraie révélation.
      Croire Paul, Raël, le Maharishi Mahesh Yogi ou n'importe lequel autre gourou est une question de foi, pas de logique ni de raison. D'ailleurs, il faut laisser son scepticisme et sa raison de côté pour croire qu'une personne a ressuscité ou qu'elle fait des miracles. Jésus a fort probablement existé, de la même façon que Raël existe. Mais, pour Raël, doit-on croire à son histoire, à son enlèvement par les extraterrestres, pour autant?
      Selon ce que rapporte Pierre Pelletier, dans son livre Le nectar et le poison; les gourous et les maitres (Médiaspaul, 1999, p 248), les adeptes d'un gourou ont tendance à le déifier, à lui accorder des pouvoirs ou un titre qu'il ne s'est jamais donné lui-même. Il rapporte 2 exemples: 1) Roch Thériault a été identifié à Moïse par ses disciples, et c'est seulement après qu'il a pris le nom de Roch Moïse Thériault pour diriger sa secte; 2) Dans les cantons de l'Est, les disciples ont deviné que la fondatrice de leur secte était une réincarnation de Jésus.
      Pensez-vous réellement que 2000 ans d'adoration de Jésus n'ont pas servi à sa déification? On est en train de faire la même chose avec Mère Thérésa. Des écrits hagiographiques à la tonne pour en faire une sainte, alors que certains témoignages remettent en doute sa probité. Lisez ce qu'en pense Serge Larivée, qui a enquêté sur sa vie, dans son article de la Revue Studies in Religion/Sciences religieuses No 42, mars 2013.

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    3. Monsieur Belley,
      (1) Pour Suétone, un certain « Chrétien » est aussi un lecture valable qu’il vous faut considérer.
      (2) Vous jeter le bébé avec l’eau du bain.
      (3) Vos commentaires n’affectent en rien mon argument, qui, je le répète, ne visait qu’à démontrer le raisonnement fallacieux derrière les thèse mythistes. Je n’ai pas argumenté, dans mon écrit, pour l’équation Jésus historique = Jésus des évangiles. Je suis convaincu que l’équation est vraie, mais je ne souhaite pas écrire sur ce sujet présentement.
      (4) Vos observations sur les gourous sont assurément vraies, mais d’en faire l’application automatique à Jésus est fallacieux.
      Merci de votre réponse,
      Bon dimanche

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