Voici un
extrait du Martyr de Polycarpe:
Le
proconsul le fit comparaître devant lui et lui demanda s’il était Polycarpe.
« Oui », répondit celui-ci. Alors il essaya de le faire
abjurer : « Respecte ton âge », disait-il. Suivaient toutes les
paroles que l’on tenait en pareil cas : « Jure par la fortune de
César, rétracte-toi, crie : à bas les athées ! »
Vers le bûcher |
Alors
Polycarpe jeta un œil sombre sur cette populace de païens massée dans le stade,
et pointa sa main vers elle. Puis il soupira, et, les yeux levés au ciel, il
dit : « À bas les athées ! » Puis lorsque le proconsul
le pressa de plus belle : « Jure donc et je te libère, maudis le
Christ ! », Polycarpe répondit : « Voilà quatre-vingt-six
ans que je le sers et il ne m’a fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon roi et celui qui m’a sauvé ? [MPoly 9:2-3][1]
Le Martyr
de Polycarpe est un document du 2e siècle AD (probablement écrit entre 160-170
AD) relatant le martyr de Polycarpe. Polycarpe (litt. « beaucoup de
fruit ») fut l’évêque de Smyrne (l’Izmyr de la Turquie contemporaine)
et il fut enseigné par l’apôtre Jean pendant sa jeunesse. La lettre que Polycarpe
a écrite aux Philippiens existe encore aujourd’hui. Bien que l’on puisse douter
de certains détails, le récit du Martyr est très édifiant.
Les païens
polythéistes accusaient les chrétiens et les juifs d’athéisme,[2]
puisqu’ils purgeaient le monde des dieux en n’en adorant aucun sinon que leur
Dieu unique. Cependant, les chrétiens rejetaient cette accusation et la
relançaient aux polythéistes puisqu’ils reniaient l’existence des dieux sous
l’évidence de leur impotence.[3]
L’accusation
d’athéisme était très sérieuse dans l’Antiquité païenne, puisque la sécurité de
l’État dépendait du maintien de bonnes relations avec les dieux. Il s’agissait
aussi d’un acte de désengagement de la vie civile : ne pas rendre un culte
à César, ne pas prendre part aux processus religieuses publiques, etc.
Icône de Polycarpe |
Polycarpe est
très astucieux : on lui demande de crier « à bas les athées »,
c’est-à-dire de condamner les chrétiens qui n’adorent aucun dieu sinon que le
Dieu unique, mais en criant « à bas les athées », Polycarpe
fait un pied de nez aux polythéistes en affirmant que malgré leur abondance de
dieux, ils sont réellement sans dieu. C’est ce à quoi Paul fait référence dans Ephésiens 2:12 : « souvenez-vous
que vous étiez en ce temps-là sans Christ, [...], sans espérance et sans
Dieu dans le monde. »
Au 2e siècle
comme au 21e siècle, il semble que les croyances soient encore une source de
tension dans la vie publique. De notre perspective du 21e siècle, je trouvais bien ironique de constater qu'il fut un temps où les chrétiens étaient accusés d'être "athées." Si on peut être accusé de quelque chose aujourd'hui, c'est surement d'avoir "trop de Dieu!"
En dépit de
tout, l’une des appendices attachée au texte du Martyr demeure
valide : « le bienheureux Polycarpe fut fait martyr au deuxième
jour du mois de Xanthicus, [...]. Il fut arrêté par Hérode [pas le même que
celui du 1er siècle] quand Philippe de Tralles était grand prêtre durant le
proconsul de Statius Quadratus, mais pendant que Jésus Christ régnait comme
roi pour toujours. »
Quelques nouvelles et requêtes
de prière
Le dernier mois fut passablement
difficile. Je me suis disloqué un genoux (pas de déchirure) et j’ai été malade
comme je ne l’ai pas été depuis des années. Je suis en santé maintenant, mais
pour citer mon père « ça m’a rappelé que j’avais un corps. »
J’ai encore beaucoup à faire pour compléter ma session. Pour ainsi dire, j’ai
de la broue dans le toupet. Je prend l’avion vers Québec le 6 mai. Du 9 au 11
mai, je serai à PdV Béthel à Sherbrooke pour enseigner les épitres de Pierre
(si vous montez à Sherbrooke la fds du 6-7, faites moi signe!). Ensuite, je
redescendrai vers Saguenay pour passer le reste de l’été à Chicoutimi. J’ai
très hâte.
Requêtes de prière :
(1) santé (genoux); (2) endurance, passion, discipline; (3) préparation de mes
cours pour PdV Béthel; (4) bien finir ma session.
Je vous remercie de votre
support, de vos prières, de vos dons et de vos encouragements. Votre amour en
Christ me porte ici au séminaire.
Marc-André
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